Rapport annuel de la présidence 1902-1903

Edouard SARASIN, président
14 novembre 1903

 

 Mesdames et Messieurs,

Lorsqu’il y a quinze ans, à pareille époque, nous vous rendions compte de l’activité de notre association pendant le premier exercice de son existence, nous étions tout entiers aux grandes espérances, aux nobles ambitions, nous désirions, en effet, faire beaucoup pour la prospérité de notre Université qui nous tient si fort à cœur. Si nous jetons maintenant un coup d’œil plus calme en arrière sur ces quinze années qui constituent déjà une période d’une certaine importance dans la carrière d’une société, vous y verrez, nous l’espérons, que notre intervention dans les différentes branches de l’enseignement universitaire, pour avoir été toujours modeste, n’en a pas moins constitué un auxiliaire important du Département de l’Instruction publique dans le domaine du haut enseignement. Le rôle que notre Société s’est imposé s’affirmera du reste de plus en plus à mesure que nos ressources augmenteront et elles s’accroissent d’année en année d’une manière très satisfaisante.

Notre capital qui, au point de départ, n’était que de 10.000 francs, a atteint cette année-ci et dépassé même le chiffre de 100.000 francs. Il s’est accru, en effet, depuis notre dernier rapport, de 9,4o8 Fr. 25 qui se décomposent comme suit :

Outre les dons importants que nous avions reçus entre la clôture des comptes Ce notre précédent exercice et la date de notre dernière assemblée générale, soit 5000 francs de la famille de M. Charles Hentsch et 1000 francs de Mme Charles Rigaud, nous avons reçu plusieurs cotisations à vie : De Mme Diodati-Plantamour, comme spéciale d’intérêt en souvenir de son Père, le regretté professeur Plantamour ; de Mme Lucien Gautier Fr. 100 ; de Mme Etienne Giillet Fr. 100 ; de Mme Chauvet-Hentsch Fr.  100 ; de M. Robert Odier Fr. 100. D’autre part, en dons : de M. E. Flournoy Fr. 1400 ; M. Edouard Claparède Fr. 100 ; M. Edmond Chenevière Fr. 50 ; M. Barthélemy Bouvier Fr. 50 ; de la Société de Zofingue, prélevé sur le produit de sa soirée Fr. 200 ; de la Société de Belles-Lettres, idem Fr.50 ; de la Société des Etudiants français Fr. 50 ; de la Société des Etudiants allemands Fr. 93.

Vous voyez que les sociétés d’étudiants nous maintiennent leur appui généreux et dévoué, La Société des Vieux Zofingiens s’est jointe à elles en s’inscrivant pour une contribution annuelle de 25 francs.

M. le professeur Eugène Pittard a donné une conférence à l’Athénée sur ses voyages dans la Dobrodja, auxquels nous nous étions intéressés, et nous en a versé intégralement le produit.

Nous adressons à tous ces donateurs l’expression de notre plus vive reconnaissance, heureux et encouragés que nous sommes de voir notre œuvre, votre œuvre, Mesdames et Messieurs, entourée de tant de sympathie en souhaitant que ces exemples soient de plus en plus suivis.

Nous allons vous rendre compte maintenant de la mission que vous nous avez confiée et dont nous nous sommes acquittés, nous l’espérons du moins, au mieux des intérêts de l’Université, en soumettant chaque cas à une étude attentive et consciencieuse.

Cette œuvre nous a conduits à entretenir des rapports toujours plus agréables avec les autorités de l’Université, et elle a conservé depuis le commencement le caractère d’une collaboration aussi utile, pensons-nous, que modeste.

M. le Recteur a demandé à être tenu au courant de toutes nos décisions et nous nous sommes empressés d’acquiescer à ce désir très légitime.

Une allocation qui, toute minime qu’elle était, nous a procuré une satisfaction toute particulière, parce qu’elle s’adressait plus directement aux étudiants auxquels nous rattachent des liens si étroits, que nous désirons voir se resserrer toujours plus, est celle que nous avons accordée, à la demande de M. le Recteur, pour favoriser la formation d’un chœur universitaire. Il s’est constitué, en effet, à ce moment-là et s’est fait entendre, pour la première fois, l’hiver dernier, à la séance annuelle de l’Université. La musique en commun est un grand élément d’union entre ceux qui la pratiquent et, Iorsqu’i1 s’agit de ces airs d’étudiants qui rappellent encore des souvenirs si vibrants chez nous, les anciens, ou de l’un de nos beaux hymnes nationaux, il y a là un moyen puissant d’éveiller les sentiments patriotiques dans notre jeunesse universitaire suisse et de lui permettre de s’affirmer en face des étrangers que nous accueillons à bras ouverts, comme on l’a toujours fait à Genève, mais par lesquels nous ne devons pas nous laisser absorber.

Nous avons fait déjà, à plusieurs reprises, des allocations aux-divers laboratoires de l’e de chimie. C’est même par là que nous avons commencé lorsqu’en 1889, dans le cours de notre premier exercice, nous avons pourvu, dans le laboratoire de M. le professeur Gaebe, aux frais d’installation d’une salle nouvelle destinée plus spécialement aux recherches des élèves avancés. Dans cette salle, bien des travaux importants ont été exécutés depuis lors sous la direction de l’éminent professeur qui célébrait l’autre jour son jubilé. Nous avons eu ainsi bien des occasions de nous féliciter de la première action que nous avons tentée à l’Université.

Cette année, il s’agissait d’une nouvelle branche d’enseignement, d’une installation pour analyses électro-chimiques dans le laboratoire de M. le professeur Duparc. Etant donnés les succès qu’ont obtenus les analyses par voie électrique et les applications toujours plus étendues de l’électrolyse à la chimie, elle devait être conçue sur un plan suffisamment large pour se prêter à des applications diverses, et il fallait en outre prendre des dispositions telles que plusieurs élèves pussent travailler simultanément dans des conditions différentes sans se gêner en aucune façon.

L’’installation à laquelle notre collègue, M. le professeur Soret, avait voué avec M. Duparc, une étude attentive comprend :

  1. Une batterie d’accumulateurs fixes
  2. Une batterie de huit accumulateurs transportables.
  3. Un tableau de charge et décharge des accumulateurs fixes permettant de les grouper entre eux de diverses manières.
  4. Un tableau d’analyse à deux postes, d’après les indications de M. le professeur Soret qui fonctionne de telle sorte que l’étudiant pourra facilement se rendre compte de la disposition et du montage des appareils, ce qui est essentiel au point de vue de l’enseignement.
  5. Un tableau d’analyses électrolytique avec un dispositif qui permet de vérifier à chaque instant l’intensité et la tension qui règnent dans chaque cuve ; six élèves peuvent sans gêne aucune travailler simultanément à ce tableau.

Il a été établi, en outre, une ligne d’arrivée du courant et une ligne de décharge permettant de le diriger aussi dans d’autres salles de travailS

L’installation a été terminée au mois de mai dernier. Elle a déjà fonctionné et rendu des services au semestre d’été. Elle a coûté en tout 3152 francs, sur lesquels notre Société a accordé un crédit de 1250 francs. La dépense complémentaire de 1902 francs à été prise par M. Duparc à son compte sans rien demander à l’Etat. Ceci dit à l’éloge du professeur disposé à s’imposer des sacrifices pour l’amélioration de son enseignement.

Nous avons doté encore cette année-ci un autre laboratoire de l’Ecole de Chimie, celui de chimie biologique et pharmaceutique. M. le professeur Aimé Pictet, chargé de cet enseignement. a été amené pour lui faire atteindre complètement son but à l’accompagner d’exercices pratiques portant principalement sur l’analyse des différents liquides de l’organisme. Ces exercices répondaient évidemment à un besoin, car quoique facultatifs, ils ont été suivis régulièrement dès la seconde année par une dizaine d’étudiant (pharmaciens, chimistes et médecins). Mais ce laboratoire, que dirige spécialement et avec beaucoup de compétence M. le Dr Rotschy, était à peu près complètement dépourvu des instruments d’analyses spéciaux les plus indispensables. Pour l’installer, même le plus économiquement possible, M. Pictet avait besoin d’une somme de 800 francs, une fois pour toutes, en plus du crédit ordinaire, très modeste, qui lui est alloué. Nous l’avons accordée après nous être convaincus, de son utilité, et cela, car nous étions au bout de nos ressources annuelles, grâce à l’aide généreuse de la Société auxiliaire des Sciences et des Arts qui nous a fait à cette occasion un don de 300 francs, dont nous la remercions bien sincèrement ici.

Grand est le nombre des microscopes pour travaux pratiques d’étudiants dont la Société académique a déjà meublé les différents laboratoires d’histoire naturelle et de médecine. A la demande de M. le professeur Eternod, nous lui avons accordé un crédit de 1000 francs pour l’acquisition de huit microscopes destinés au laboratoire d’histologie normale et d’embryologie.

M. Cristiani, professeur ordinaire d’hygiène à la Faculté de Médecine, nous avait adressé au commencement de l’année universitaire une demande d’allocation en vue de l’acquisition d’appareils indispensables pour la mise en œuvre de son laboratoire, récemment établi dans la petite aile du bâtiment de la Policlinique. Le département de l’Instruction publique, qui avait déjà consacré une somme de 2200 francs à l’installation de ce laboratoire, lui avait refusé de faire plus par raison d’économie. Nous lui avons accordé

1000 francs, pour les achats d’instruments les plus urgents, soit deux balances, un appareil à sérum de Koch, exsiccateur, centrifuge électrique, hématomètre, loupe. trompe aspirante et foulante, therrnorégulateur et divers appareils de moindre importance dont il est inutile d’allonger Ia liste.

Grâce à ces achats, le laboratoire de M, Cristiani, dont l’existence réelle ne date que d’une année, a pu déjà dans ce court espace de temps faire preuve de vitalité. En effet, outre les expériences destinées au cours d’hygiène qui a compté 58 élèves, ce laboratoire a pu fournir 9 places pour travaux pratiques et recherches spéciales. Le résultat auquel la Société académique a indirectement sa part est que cette branche d’enseignement compte à son actif pour la deuxième année scolaire la publication de 11 mémoires ou communications faites à des sociétés savantes.

Nous avions fait l’année dernière l’acquisition d’une lanterne de projection destinée aux démonstrations du cours de zoologie. Nous avons complété cette année cette allocation en consacrant une somme de 153 fr. 3o pour l’achat de clichés destinés à cet appareil.

L’usage d’illustrer les cours et conférences de projections photographiques se répand de plus en plus dans toutes les branches de l’enseignement.

Avant celle destinée à la zoologie, nous avions donné une lampe analogue à la Faculté des lettres pour le cours d’archéologie de M. le professeur Ed. Naville. Sur la demande M. M. de Mandach, privat-docent, nous lui avons accordé un crédit de 300 francs pour acquisition d’une collection de clichés destinés à son cours sur l‘art italien, cette collection devenant également propriété de la Faculté des Lettres.

 

Concilium biibliographicum

La dotation la plus importante que nous avons été mis à même de faire cette année est celle qui est relative à l’acquisition du grand catalogue à fiches du Coincilium bibliographicum de Zurich. Mais ici nous vous devons quelques explications sur cette question que la plupart d’entre vous ignorent sans doute.

Le Concilium bibliographicum est l’agence centrale de bibliographie fondée par suite d’une décision prise par le congrès international de zoologie dans sa session de 1895 à Leyde. Son but est de centraliser toute la bibliographie scientifique courante, de tout ce qui se publie sur les sciences naturelles dans le monde entier et de mettre les documents ainsi rassemblés au service des savants de tous les pays.

Cette grande œuvre a été d’emblée prise sous son patronage par l’Institut international de bibliographie de Bruxelles, fondé dans le but de favoriser le progrès de l’inventaire, du classement, de Ia description des productions de l’esprit humain et l’adoption de méthodes uniformes pour 1l publication des matériaux bibliographiques. Mais si ce programme, par

trop vaste peut-être, a pu trouver un commencement d’exécution en ce qui concerne le déjà si étendu des sciences naturelles, on le doit à l’initiative dévouée et infatigable d’un citoyen de la libre Amérique, M. Herb, Haviland Field, qui, après avoir fait prévaloir ses vues au congrès de Leyde et d’ans d’autres associations savantes, a créé de toutes pièces et par ses seules ressources au prix des plus grands sacrifices, de peines et d’argent, ce Concilium bibliographicum dont il a été l’âme et à la tête duquel il reste comme directeur.

L’utile institution fondée par lui a son siège à Zurich. Elle est sous la direction générale d’Une commission de savants de premier ordre qui avait été nommée par le congrès international deie zoologie. Elle a obtenu ile concours financier de la Confédération, du canton et de la Ville de Zurich et d’un grand nombre de sociétés savantes. Enfin sa gestion financière est soumise au contrôle d’une commission spéciale nommée par la Société helvétique des sciences naturelles et présidée par le professeur Lang, de Zurich. Celle-ci adresse chaque année un rapport officiel au Département fédéral de l’Intérieur. Vous voyez  donc qu’il s’agit d’une œuvre internationale qui s’accomplit chez nous, sous notre patronage et avec toutes les garanties possibles de sécurité.

Les notes bibliographiques rassemblées et classées par les soins du Concilium sont éditées sur fiches mobiles, portant une numérotation de classement et qui, par leur ensemble, constituent un index analytique de la plus haute valeur. Vous comprendrez sans peine l’importance de ce mode de publication sur fiches. Il est incontestable que ce soit là le seul procédé qui permette de grouper d’une façon systématique tous les renseignements bibliographiques et de les tenir au jour au courant des dernières publications.

L’ensemble de ces fiches bibliographiques permet au savant d’établir en quelques instants la liste complète des travaux parus depuis l’année 1896 sur une des questions qui l’intéressent. Un même travail de documentation n’eût été possible autrefois qu’à la condition de dépouiller de nombreuses publications. En outre ce catalogue donne au savant toute garantie qu’il ne lui échappe rien dans ses recherches. Les titres des mémoires signalés sur les fiches bibliographiques ne sont, en effet, classés qu’après une lecture très attentive du mémoire lui-même. De la sorte on évite les erreurs de classement qui résulteraient de la simple lecture du titre de mémoire et on peut classer la fiche dans autant de groupes différents du fichier que le nécessite la diversité même des sujets traités ou abordés dans le mémoire.

Vous nous pardonnerez, mesdames et messieurs, de vous donner ces détails un peu spéciaux, mais il était de notre devoir de nous faire toucher du doigt la vraie valeur de l’outil de travail certainement de premier ordre dont vous avez doté notre Université et notre Bibliothèque publique, et d’attirer sur lui l’attention des professeurs et des étudiants que cela concerne, lesquels, nous l’espérons, en feront un usage toujours plus grand à mesure qu’ils le connaîtront mieux. C’est sur une demande qui nous a été adressée par M. les professeurs Bedot, Yung, Prevost et C. Sarasin que nous avons été amenés à nous occuper de cette question, et nous sommes arrivés rapidement à nous convaincre que nous ne pouvions pas faire un meilleur emploi de l’argent de la Société académique qu’en faisant l’acquisition dc ce catalogue.

L’œuvre commencée en 1896 se poursuit dès lors sans relâche. Elle s’étend jusqu’ici aux sciences suivantes : paléontologie, biologie générale, microscopie, technique des musées, zoologie, anatomie, physiologie. D’autres sciences, en particulier il botanique, vont suivre incessamment.

Votre comité a voté un crédit de 2.200 Fr. pour l’acquisition de la collection complète des fiches parues à ce jour, au nombre de près de 150.000, et celle de deux meubles construits spécialement en vue de contenir ces fiches et d’en assurer le parfait classement.

La place à assigner à ce précieux instrument de recherches était tout indiquée. Nous l’avons confié à la Bibliothèque publique pour être placé dans la salle Naville, installée elle-même par la Société académique et dont l’utilité se trouvera ainsi considérablement augmentée pour tous les chercheurs dans il domaine de l’histoire naturelle. Nous les convions à en faire un large usage.

Ce don a été fait par nous à la Bibliothèque publique à charge pour elle de continuer à tenir à jour la collection des fiches à mesure qu’elles paraîtront et de payer l’abonnement pour les années à venir.

 

Fonds Schwytzguebel

Nous avons versé la totalité des intérêts du fonds Schwytzguebel, au montant de Fr. 163.3o, à M. le doyen de la Faculté des lettres, qui nous a informés que cette somme avait été affectée cette année à l’impression d’un index général du catalogue de la bibliothèque de cette faculté qui a été dressé par M. Ferdinand de Saussure.

 

Fonds Moynier

Nous n’avons rien à ajouter dans notre rapport de cette année à ce qui vous avait été dit l’année dernière sur la superbe donation au montant dc Fr. 20.000 qui nous avait été faite par M. G. Moynier. Vous vous souvenez que les revenus du fonds ainsi constitué par le généreux donateur sont destinés par lui à l’abonnement à des publications périodiques des sciences sociales, droit, philosophie ou histoire, à déposer dans une salle dite « des périodiques » qui doit être préalablement installée à la Bibliothèque publique. La création de cette salle est comprise dans les travaux d’agrandissement de la Bibliothèque, auxquels la Ville fait procéder en ce moment par la construction d’une annexe en arrière de la salie Lullin.

Cette annexe comprendra une grande sale de lecture au 1er étage et au-dessous une autre salle où seront installées les richesses déposées actuellement dans la salle Lullin et qui seront ainsi plus éloignées des laboratoires de l’aile orientale du grand bâtiment de l’Université et plus isolées en ce qui concerne les chances d’incendie. La salle Lr-rl1in actuelle, devenue de la sorte disponible, sera partagée en deux : au fond une salle pour consultation des manuscrits et en avant, immédiatement à droite de l’entrée principale du bâtiment, en face de la salle Naville, la « salle des périodiques », où viendront se placer ceux auxquels la Bibliothèque se trouvera abonnée avec les revenus du fonds Moynier. Ce n’est que dans le courant de l’année 1904 que cette salle pourra être installée et ce n’est qu’à cette époque qu’il pourra être procédé aux mesures d’exécution prévues dans l’acte de constitution du fonds qui nous a été remis »

Vous le voyez, Mesdames et Messieurs, dans tout ce que nous avons 1àit avec le capital que vous nous avez chargé de mettre en valeur, nous nous sommes efforcés de pourvoir à des besoins urgents que le Département de l’Instruction publique n’avait pu satisfaire par motif d’économie. Nous respectons trop cet esprit d’économie chez les pouvoirs publics qui détiennent la fortune de tous pour jamais rien faire qui puisse entraîner pour eux des charges nouvelles que nous désirons au contraire leur éviter dans la mesure de nos ressources, et c’est dans cet esprit-là que nous voulons travailler à leur être des collaborateurs utiles.

Mais nous visons plus loin.

Comme nous le disions au commencement, nous aimerions faire beaucoup plus en votre nom pour notre Université, Cela ne dépend que de vous et de la mesure dans laquelle vous nous apporterez des ressources nouvelles, où vous grouperez autour de nous, par une active propagande, un nombre toujours plus grand d’amis des hautes études. Genève, point imperceptible sur la carte d’Europe, ne peut y tenir une place digne d’elle que dans l’ordre des choses de la pensée. C’est sa vraie tradition, c’est celle que nous devons, nous tous qui l’aimons, cette chère Genève, travailler avec ardeur à lui conserver. C’est le but idéal que vous poursuivez, vous tous qui êtes réunis ici.