Rapport annuel de la présidence 1904-1905

Dr H. AUDEOUD, président
9 novembre 1905

 

 Mesdames et Messieurs,

Parmi les nombreuses associations qui sollicitent l’intérêt du public genevois, la  Société académique n’est pas la dernière à faire entendre son appel ; elle réclame l’appui de tous ceux qui s’intéressent aux progrès véritables de notre Université et des hautes études à Genève. Si Ia laveur que vous lui témoignez est allée en croissant pendant les 17 années de son existence et si le nombre de ses membres dépasse actuellement cinq cents, elle ne saurait se contenter de son sort. Elle désire être toujours plus forte et plus puissante pour pouvoir mieux parfaire ce qui existe dans l’enseignement supérieur et donner satisfaction aux nouveaux besoins qui peu à peu s’imposent à notre attention.

Nous avons devant les yeux, comme encouragement, notre sœur aînée, la Société académique de Bâle, âgée, il est vrai, de 71 ans. Elle possède un capital d’un million cent quarante-cinq mille francs avec 23 fonds spéciaux affectés à des buts variés. Elle a pu ainsi, en 1904, distribuer 34,000 francs pour l’enseignement et les collections universitaires. Puissions-nous un jour en faire autant.

L’activité de notre Société s’est poursuivie pendant cette année d’une manière normale. C’est avec plaisir que nous voyons s’étendre dans les milieux intellectuels la sympathie qu’elle inspire. Nous en avons la preuve dans les 55 nouvelles adhésions reçues pendant cet exercice, ce qui porte le total de nos membres à 515, soit 361 adhérents à contribution annuelle et 154 membres à vie.

Les personnes qui ont versé la cotisation statutaire de 100 francs sont M. le professeur Ernest Stroehlin, MM. Emile Burnat, René Claparède, Fritz Karmin et Antoine Ormond, M. Jules Micheli, déjà membre ordinaire, est devenu membre à vie en donnant libéralement 200 francs.

Nous avons eu par contre à enregistrer la démission de MM. Paul Barde et C. Jullien, qui ont quitté Genève.

Le deuil ne nous a pas épargnés : Madame Trembley-Naville, MM. Edouard Barde, Preudhomme de Borre, David Lenoir et Gustave Bodmer étaient des amis de notre œuvre.

M. le professeur Edouard Barde, sans avoir eu l’occasion de participer d’une manière active à nos travaux, était très sympathique à tout ce qui concerne les études supérieures.

M. Alfred Preudhomme de Borre, distingué zoologiste, d’origine belge, était venu s’établir à Genève en 1894. D’une culture scientifique très étendue, il était entré en relations directes avec nombre de savants genevois et prenait une part active aux travaux de plusieurs de nos sociétés. Il s’était fait recevoir membre à vie de notre association et a témoigné son intérêt pour les hautes études en léguant, comme vous le savez, au Musée d’histoire naturelle de notre ville, sa riche collection d’insectes comprenant plus de 80,000 spécimens parfaitement choisis et classés.

M. Gustave Bodmer, étudiant de la Faculté des Sciences et membre de la Société de Belles-Lettres, avait fonctionné en qualité de secrétaire dans notre comité pendant l’exercice 1903-1904. Il avait bien voulu assumer cette tâche nécessaire, mais toujours quelque peu ingrate, et s’était acquis par là toute notre reconnaissance. Il vient, hélas ! d’être moissonné dans la fleur de l’âge, alors qu’il semblait pouvoir fournir une brillante carrière.

Nous tenons à exprimer ici notre sympathie aux familles affligées.

Votre comité a vu s’éloigner un de ses membres, M. Ernest Picot, appelé à faire partie du Tribunal fédéral. C’est avec un grand regret que nous nous sommes séparés de cet ami de notre Société, dont il fut le président en 1902.

Les autorités de l’Université se font un plaisir de convier la Société académique à ses diverses solennités ; c’est ainsi que nous nous sommes fait représenter, sur l’invitation de M. le recteur, à la distribution des prix du 28 janvier dernier.

Le Dies academicus n’a pas été célébré cette année avec l’éclat qui avait marqué son baptême en 1904. L’anniversaire a été fêté par faculté, et deux d’entre elles seulement, les sciences et le droit, ont convoqué professeurs et étudiants en d’amicales réunions. Les autres se sont donné, pour le 5 juin, un agréable jour de congé. Notre comité a envoyé un délégué à la séance de l’Athénée.

Vous avez tous encore présente à la mémoire, Mesdames et Messieurs, la très intéressante conférence que M. le professeur Nicole nous a faite, l’an dernier, sur les papyrus. Vous vous souvenez que le distingué helléniste possédait à cette époque une pièce rare, un fragment du Laboureur, de Ménandre, déjà convoité par un riche musée étranger. Il offrit de la céder à la Bibliothèque publique, moyennant le versement d’une somme de mille francs. Celle-ci devait être affectée par lui à l’achat de nouveaux papyrus pour le même établissement.

Notre président d’alors, M. H. Fatio, ouvrit aussi une souscription, et le Journal de Genève, qui avait publié la conférence de M. Nicole, fit de même. La somme recueillie atteignit 3,500 francs, grâce, il est vrai, à un chèque anonyme de 2.500 francs, ce qui permit à notre savant professeur de réaliser son généreux projet. Il nous a chargé d’exprimer aujourd’hui sa vive reconnaissance à tous ceux qui ont ainsi participé à enrichir la Bibliothèque d’un précieux manuscrit. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette conséquence aussi heureuse qu’inattendue de notre dernière assemblée générale.

Permettez-moi d’ajouter qu’en novembre dernier, à l’occasion de son jubilé, des manifestations nombreuses sont venues apporter à M. Nicole, de toutes les parties du monde savant, un juste tribut d’admiration pour ses trente années de professorat et ses travaux si consciencieux.

Comme notre dévoué trésorier va vous le dire tout à l’heure, l’état de nos finances n’est pas mauvais. Nous avons reçu cette année des dons de la famille de Madame Isaac Mayor, de celle de Madame Micheli-Revilliod, de M. le Dr Edouard Martin, de MM. Jules Micheli, Guillaume Favre, Edmond Chenevière. Les sociétés de Zofingue, de Belles-Lettres er des Etudiants Français, toujours actives, ont tenu à nous faire une part dans le produit de leurs soirées. Nous exprimons notre gratitude à tous ces donateurs.

Toutefois, cette source de revenus, qui dépend des circonstances personnelles de quelques-uns et malheureusement aussi des pertes que nous faisons, a paru légèrement instable à votre comité. Il a donc étudié et discuté en détail la proposition faite par M. le professeur Bedot de mettre de côté, chaque année, une partie, si faible soit-elle, de nos revenus, de façon à assurer une augmentation régulière du capital. Le principe de cette mesure, destinée à sauvegarder l’avenir de notre société, a été voté à l’unanimité et le comité fixera, pour chaque exercice, la somme disponible à cet effet. Pour 1905 elle était de 500 francs, mais les dépenses ayant été notablement moins fortes que d’habitude, c’est 2,000 francs qui ont pu être capitalisés ; il n’en sera probablement pas de même à l’avenir.

Le montant de notre fortune s’élève donc, à ce jour, à 110,000 francs environ ; mais si nous tenons compte des fonds à destination spéciale, dont la gestion nous est confiée, c’est-à-dire les fonds Moynier, Schwytzguebel, celui du Livre de l’Université et le Fonds auxiliaire de la Bibliothèque publique, nous arrivons, en chiffres ronds, au total de 172.000 francs, ce qui est fort encourageant, mais ne doit nullement arrêter tous nos efforts vers de constants progrès.

Abordons maintenant l’exposé des différents subsides qui justifient la considération dont jouit notre Société dans le monde universitaire.

M. le professeur Edouard Naville et M. de Mandach se servent pour leurs cours d’archéologie et d’histoire de l’art d’un appareil à projections que nous avons donné. Malheureusement, si le foyer de lumière suffisait pour les clichés de statues, il était manifestement trop faible pour les bas-reliefs et les peintures ; les images, manquant de netteté, ne pouvaient plus servir à une démonstration scientifique.

Mais pour établir un éclairage électrique assez puissant, il fallait une installation spéciale dans un des amphithéâtres de la Faculté des lettres.

Des pourparlers engagés avec M. le professeur Duproix, doyen de cette Faculté, permirent d’affecter à cet usage la salle 46, et le Département de l’Instruction publique voulut bien, sur notre demande, se charger de l’établissement de la ligne électrique. Nous sommes heureux d’en remercier son président, M. le D » Vincent. Notre société se chargea des autres améliorations concernant l’appareil. Les principaux intéressés, c’est-à-dire les étudiants, ont maintenant la satisfaction de constater que la lanterne est éclairée et que les projections sont particulièrement lumineuses.

La géographie, introduite depuis peu dans l’enseignement supérieur, nous a aussi préoccupés. Nous avons pu, d’une part, donner notre concours à M. le professeur Rosier pour l’acquisition du matériel cartographique qui lui est nécessaire. D’autre part, nous avons contribué avec d’autres sociétés à terminer l’installation du Relief de la Suisse, l’œuvre très remarquable de M. Perron, placée dans la Salle des Pas Perdus, devant l’Aula.

Vous savez tous, Mesdames et Messieurs, l’importance de Genève au point de vue de la botanique. Ses magnifiques collections, tant publiques que particulières, le nombre et la qualité des hommes qui se vouent à cette étude, en font pour les travailleurs de tous les pays un centre très apprécié.

La Société Académique ne pouvait donc se désintéresser de la demande qui lui fut faite par M. Charles Bernard. Ancien assistant de M. le professeur Chodat, ayant travaillé à Paris, à Berlin et à Leyle, ii est l’auteur de plusieurs travaux connus à l’étranger.

Notre jeune concitoyen a été appelé dans ce bel Institut botanique de Buitenzorg, que les Hollandais possèdent à Java et qui est un modèle du genre. Il y fonctionne pour un ou deux ans, comme chef du laboratoire scientifique. Dans cette situation, NI. Bernard se propose de réunir une importante collection d’objets de démonstration et d’étude, de modèles variés pour l’enseignement de la botanique. Cette collection est destinée à notre Université et lui restera acquise, devenant ainsi un riche instrument de travail.

C’est pour permettre à M. Bernard de mener à bien ce projet que votre comité lui a voté un subside, la Société auxiliaire des Sciences et des Arts lui faisant une subvention égale.

La médecine ne perd jamais ses droits. Elle est venue à nous cette année sous la forme aimable du professeur Askanazy, qui a remplacé le regretté professeur Zahn dans la chaire et à l’Institut d’Anatomie Pathologique. Désireux de compléter, autant que faire se pouvait, le service dont il venait d’être chargé, le nouveau titulaire avait demandé au Département de l’Instruction publique toute une série de nouveaux instruments pour son laboratoire. L’état des finances cantonales ne permettant pas à M. le Dr Vincent de fournir une allocation suffisante, il eut recours à nous. Après un examen de la question, il iut décidé d’accorder à l’Institut Pathologique une étuve à gaz pour cultures microbiennes et deux microtomes, le tout d’une valeur de 1250 Fr. Ces objets de première utilité ont été reçus avec une grande reconnaissance.

Notre dernière subvention a été quelque peu teintée d’américanisme. En effet, Genève a eu la bonne fortune d’avoir, en mars dernier, la visite d’un professeur distingué de l’Université d’Harvard, aux Etats-Unis, M. Barrett Wendell, délégué auprès des Universités de langue française. Dans une soirée que la Société des Arts lui offrit à l’Athénée, MM. les professeurs Borgeaud et Bouvier, ainsi que IM. Guillaume Fatio, résumèrent en d’intéressants discours les relations entre Genève et les Etats-Unis, du XVIème au XIXème siècle.

La Société Académique avait mis à la disposition de M. le Recteur deux beaux exemplaires de l’Histoire de l’Académie de Genève, par M. Charles Borgeaud. M. le professeur Alfred Martin en offrit un à M. Barrett Wendell, et l’autre à M. Hill, ministre des Etats-Unis dans notre pays. Nous savons que ces souvenirs ont été vivement appréciés.

La réception faite dans notre Ville à un professeur très estimé ne peut qu’affermir heureusement les bonnes relations internationales qui s’établissent entre les milieux cultivés de l’ancien et du nouveau monde.

M. Wendell s’est obligeamment fait entendre dans cette salle et a traité des effets du calvinisme sur le caractère national aux Etats-Unis.

C’est à peine quitter l’Amérique que de rappeler l’intéressante séance que M. le professeur Wuarin a bien voulu donner pour nous à l’Athénée le 28 mars ; il a parlé de quelques illustres femmes des Etats-Unis, Mmes Beecher-Storve, Wiilard, Adams, et a été fort applaudi. Qu’il nous permette de l’en remercier encore.

Le grand catalogue à fiches dû Concilium Bibliographicum, remis par nous en 1903 à la Bibliothèque publique, a été placé dans Ia salle Ernest Naville. Il reçoit chaque année huit à neuf mille fiches nouvelles, qu’il faut classer rapidement méthodiquement pour les mettre à la portée des naturalistes. Ce travail, absorbant et minutieux, est difficile à faire à la Bibliothèque, faute d’un personnel suffisant. Cet établissement, après entente avec le Conseil administratif a donc demandé à être déchargé de ce service, tout en continuant à faire les frais de l’abonnement annuel. Notre comité est entré dans ces vues avec quelques réserves. Le catalogue sera donc transféré au Musée d’Histoire Naturelle et mis par M. le Directeur à la disposition des travailleurs sous certaines conditions.

 

Fonds du Livre de l’Université

Ce fonds, créé en r1903 en vue de la publication du second volume de l’ouvrage de M. le professeur Borgeaud, sur l’histoire de l’Académie et celle de l’Université, a notablement augmenté cette année. Il a reçu des dons de MM. Léopold Favre, Guillaume Favre et Dr Edouard Martin ; la Société de Zofingue a demandé que la part du produit de ses soirées remise à notre Société fût affectée à ce but spécial. Nos meilleurs remerciements à ces généreux donateurs. Votre comité, de son côté, â voté une allocation de 1000 Fr. qui porte le capital à 3,286 Fr. Cette somme est encore bien insuffisante pour couvrir les dépenses que nécessitera une publication aussi importante. Nous recommandons ce budget particulier à la bienveillance de tous ceux qui désirent assurer
l’achèvement de cette œuvre de haute valeur.

 

Fonds Schwytzguebel

Conformément aux volontés du testateur, les intérêts de ce fonds, dont le capital dépasse 5,000 Fr. sont chaque année à la disposition de la Faculté des Lettres.

Elle ne l’a pas encore utilisé en 1905.

 

Fonds Moynier

Le 13 janvier dernier a pu s’ouvrir enfin, au rez-de-chaussée de la Bibliothèque Publique, la salle des périodiques, qui porte maintenant le nom de Salle Gustave Moynier, sur la décision prise par le Conseil administratif. Elle a été fréquentée en moyenne par dix à douze personnes par jour, mais elle le sera bien davantage dorénavant. En effet, les conditions quelque peu restrictives faites à son usage ont été modifiées. Les étudiants de l’Université ont la faculté de la fréquenter librement, depuis qu’ils sont astreints à payer un droit de bibliothèque de cinq francs par semestre.

Les arrérages du fonds Moynier, cinq à six cents francs, sont affectés à l’achat de publications périodiques concernant les sciences sociales, le droit, la philosophie ou l’histoire. Tous ceux qui les utilisent gardent une grande reconnaissance à l’homme vénérable et respecté auquel ils les doivent.

 

Fonds auxiliaire de la Bibliothèque Publique

Nous arrivons maintenant au dernier chapitre de notre rapport. II n’en est pas le moins important. Vous vous rappelez qu’en 1904 il fut créé sous le nom de Fonds auxiliaire de la Bibliothèque Publique, un fonds spécial, dû à l’initiative et aux soins du directeur de cet établissement, M. Hippolyte Aubert. Sa gestion a été remise à la Société Académique et ses intérêts doivent être employés exclusivement en faveur de la Bibliothèque Publique de la Ville de Genève. Une convention détaillée en règle le fonctionnement ; une des clauses exige qu’aucun achat ne soit fait avant que le capital atteigne 25.000 Fr. M. Edm. Flournoy promit 250 Fr. par an jusqu’à ce que cette somme fût recueillie, mais nombreux étaient les sceptiques qui se demandaient combien d’années il faudrait attendre pour en arriver là.

Eh bien Mesdames et Messieurs, les sceptiques avaient tort et c’est la foi qui a triomphé. Grâce au magnifique élan de générosité qui a saisi, je dirai même enthousiasmé tous les cœurs  genevois, jeunes et vieux, cette somme s’est trouvée réalisée et même dépassée en quatre mois. Tous ont senti qu’il s’agissait d’assurer autant que possible l’avenir de cette antique institution, vieille de plus de trois siècles, qui plonge ses racines dans la Réforme. L’ombre de Théodore de Bèze a dû en tressaillir de contentement.

Tous ont compris l’influence et la valeur intellectuelles d’une bibliothèque richement dotée et ont donné selon leurs moyens. Les femmes genevoises n’ont pas été les dernières, comme le montrent les « deux vieilles filles » qui ont prélevé sur leurs économies un franc chacune, jusqu’aux deux grandes darnes dont la souscription réunie représente 10.000 Fr.

Le résultat actuel de cet effort est un fonds de 32.212 Fr. dont une partie des intérêts a déjà pu être utilisée.

Votre comité a nommé la commission prévue par la convention ; elle est composée comme suit : M. Emile Rivoire, notaire, président ; MM. Charles Sarasin, professeur à l’Université, Arnold Pictet et Hippolyte Aubert, directeur de la Bibliothèque publique, tous membres de la Société Académique.

Cette commission, chargée des achats, a saisi l’occasion de la mise en vente de deux bibliothèques particulières importantes, celle de M. le professeur Bernus et la collection Mayor, pour acquérir un certain nombre d’ouvrages de valeur, notamment : 36 années complètes du Polybiblion, revue bibliographique ; 40 volumes du Messager des Sciences Historiques de Belgique; 10 années de la Revue d’Histoire et de littérature religieuse; une série d’ouvrages concernant les Universités d’Oxford et de Cambridge; de nombreux travaux sur les Débuts et l’histoire de la Réforme en France ; le répertoire des sources imprimées de la numismatique française ; le nobiliaire du département de l’Ain ; les monuments historiques de la Suisse.

Cette énumération, cependant incomplète, vous donne une idée de la mise en valeur des nouvelles ressources fournies à notre Bibliothèque Publique.

Le revenu de cette année s’est élevé à Fr. 876,30.

Vous voyez, Mesdames et Messieurs, que le bel effort fait par vous porte déjà des fruits. Nous engageons vivement ceux qui ne nous auraient pas encore appuyés dans ce domaine, à participer à cette œuvre d’utilité publique.

Tel est le bilan de notre activité pendant l’exercice écoulé. Il marque un pas en avant et nous ne pouvons que nous en réjouir ; mais ce que fait la Société Académique est peu en comparaison de ce qu’elle voudrait pouvoir accomplir. L’Etat de Genève, vous le savez, est dans une situation financière difficile. Notre budget de f instruction publique est déjà considérable, eu égard à la population ; les sacrifices consentis pour l’Université et les Hautes Etudes peuvent difficilement être augmentés. C’est donc à l’initiative privée d’essayer de combler les lacunes qui existent. Sans doute la tâche est grande, mais elle comporte une haute récompense, le sentiment du bien véritable fait à la patrie genevoise. C’est à cette belle œuvre, Mesdames et Messieurs, que nous vous convions tous.