Rapport annuel de la présidence 1921-1922

Dr Henri AUDEOUD, président
11 novembre 1922

 

Mesdames et Messieurs,

Malgré les temps, si difficiles au point de vue économique et financier, que nous traversons actuellement, notre Société vient de vivre une année fort intéressante. Elle a pu, en effet, apporter un secours efficace et plus nécessaire que jamais aux différentes Facultés de notre Université. Le total des subventions qui ont pu être accordées par notre Comité atteint une trentaine de mille francs, chiffre exceptionnel qui dépasse largement celui des années précédentes, grâce à la générosité des amis des hautes études qui continuent à nous soutenir. De nouvelles ressources ont été mises à notre disposition d’une manière inattendue, ce qui nous a permis d’élargir notre champ d’activité.

Comme ce fait a eu pour nous une influence considérable, permettez-nous de vous en entretenir tout d’abord. Au mois de janvier dernier, Mlle Marie de Gland-Dellient, la dernière descendante des seigneurs de Gland près de Nyon, s’éteignait à Genève, à l’âge de 82 ans. Elle instituait par testament olographe du 24 août 1916 avec codicille du 27 janvier 1920 la Société Académique de Genève comme sa légataire universelle, à charge à elle de payer un certain nombre de legs.

Née en 1840 à Vufflens-le-Château où son père était pasteur, Mue de Gland fit ses études à l’Ecole supérieure de Morges et désira ardemment continuer son instruction et prendre des diplômes académiques. Cette ambition, assez rare à cette époque chez une jeune fille, n’eut pas l’approbation de ses parents.

C’était une femme énergique, aux idées très arrêtées et indépendantes, s’enthousiasmant pour les questions nouvelles. Elle vint se fixer à Genève vers 1877, s’occupa de littérature, écrivit et publia quelques romans et nouvelles sous le nom de Jévelin de Vich.

Suivant avec assiduité pendant plusieurs années les cours de notre Faculté de médecine, en particulier ceux de M. le professeur Laskowski, elle se lia avec ce dernier d’une amitié fidèle qui dura jusqu’à la fin de sa vie. Arrivée à un grand âge, son esprit était resté jeune et assez vif pour s’intéresser aux questions du jour.

Très attachée à sa ville d’adoption et à son Université, elle voulut leur laisser un généreux témoignage de reconnaissance et, sur les conseils de son notaire Me Gampert et de son ami le professeur Laskowski auxquels vont aussi l’expression de notre gratitude, elle se décida à nous instituer sa légataire, bien qu’elle ne fît pas partie dc notre Association. Elle n’avait pas d’héritiers lui tenant de près.

Elle a été inhumée au cimetière de Carouge, dans un terrain concédé à perpétuité ; nous y avons fait placer une dalle de marbre avec l’inscription : « Marie de Gland-Dellient 1840-1922. La Société Académique reconnaissante » et ces paroles de Jean Réville qu’elle avait indiquées elle-même: « De l’Eternel nous procédons, en Lui nous vivons, à Lui nous retournons. »

Notre Société tout entière témoigne ici sa haute reconnaissance à Ia générosité et à la mémoire de Mlle de Gland.

Sa succession a été liquidée par les soins de MM. Gampert et Cramer, notaires : selon leur compte rendu du 12 mai dernier, l’actif se montait à Fr. 188.947,25 et le passif à Fr. 7.78,80 ; dans ce dernier figuraient des legs à remettre à divers parents et amis pour une somme nette de Fr. 40’000,-. Restait la question des droits à payer à l’Etat. Nous avons fait une démarche pour en être exonérés auprès de M. le chef du Département des Finances et auprès de ses collègues du Conseil d’Etat, car c’est ce dernier qui en fixe le montant dans chaque cas particulier, pour les institutions mises au bénéfice de l’utilité publique. Nous avons donc été appelés à payer en plein pour les legs faits aux particuliers et, pour nous-mêmes, la somme a été réduite des deux tiers. Au total le montant des droits s’est élevé à 30’000 Fr. environ, alors que légalement il aurait pu atteindre Fr. 60’000. Le Conseil d’Etat, auquel nous exprimons notre reconnaissance, a reconnu par 1à le rôle si utile que nous remplissons pour l’instruction publique supérieure.

La somme dont nous avons été exonérés a été mise de côté comme réserve spéciale, car devant les besoins urgents de quelques professeurs que nous n’avions pas pu satisfaire avec les ressources de notre budget ordinaire, le Comité a pensé qu’il fallait faire un effort extraordinaire, puisque des ressources nouvelles étaient ainsi mises à notre disposition. Nous avons donc pu compléter les allocations demandées et favoriser grandement plusieurs enseignements.

L’actif net de la succession est c1e Fr. 115.208,95 mais là-dessus nous devons payer une rente annuelle de Fr. 1200,- à Mme Burri-Boisot à Lausanne et à ses trois enfants (âgés de 47 à 50 ans) jusqu’au décès du dernier survivant. Nous avons donc créé pour cela, d’accord avec les bénéficiaires et pour leur assurer toute garantie, un fonds spécial de Fr. 23,000,- environ dont les intérêts assureront cette rente et dont le capital nous fera retour ultérieurement.

Abordons maintenant un sujet qui nous a beaucoup préoccupés depuis deux ans, celui des relations à établir entre notre Université et celles des Etats-Unis et la présence d’étudiants américains à Genève. En accord avec un groupe de professeurs, nous écrivions en février à M. le recteur: « Le premier but à atteindre serait qu’un certain nombre d’étudiants des Etats-Unis puissent être envoyés ici dès juillet prochain pour suivre nos cours de vacances élargis à leur intention en ce sens que, à côté de l’étude du français moderne, un enseignement spécial y serait donné portant sur des questions internationales. Si ce premier essai réussit on pourrait développer dans la suite ces relations et établir ainsi un courant d’étudiants qui serait fort utile à notre université et à notre ville. Nous avons estimé qu’il était nécessaire d’envoyer dès maintenant aux Etats-Unis un délégué spécial pour établir ces relations.» M. Guillaume Fatio, très particulièrement qualifié à tous égards, a bien voulu accepter de partir et le bureau du Sénat l’a chargé d’une mission officielle. Nous lui avons alloué sur le fonds Gillet une importante subvention qui, avec celle fournie par l’Association des Intérêts de Genève a permis ce voyage. Ce qu’il fut et le succès qu’il obtint, vous allez avoir le plaisir de l’entendre tout à l’heure de la bouche même de M. Guillaume Fatio qui nous a offert de venir nous communiquer ses impressions.

Je suis certain d’être ici l’interprète de notre Société et de tous les amis de l’Université en lui adressant nos chaleureux témoignages de reconnaissance pour le dévouement qu’il a montré, le travail qu’il a fourni et l’abnégation dont il a fait preuve.

Vous savez tous que M. le professeur Bernard Bouvier et ses collègues ont pu obtenir cette année pour les cours de vacances la collaboration de nombreuses personnalités marquantes de Genève et de l’Etranger, du Secrétariat de la Société des Nations et du Bureau International du Travail. Le public cultivé a suivi avec intérêt quelques-unes des conférences, en particulier celles sur les sujets généraux, ce qui est une indication pour l’avenir.

Les deux grandes organisations que nous venons de mentionner ont témoigné leur satisfaction d’être entrées en contact avec l’Université et nous leur devons beaucoup de reconnaissance pour leur collaboration. Notre Comité a fourni aux cours de vacances une garantie matérielle effective qui a facilité son fonctionnement. Nous espérons que le succès de 1922, qui est un commencement, ira en s’affirmant et que ces années prochaines en verront les heureuses conséquences.

Les nombreux étudiants qui suivent les cours de M. le professeur Chodat ont besoin de s’initier aux travaux pratiques. Pour la botanique le microscope est indispensable, et ceux du laboratoire avaient un urgent besoin d’être remplacés pour permettre un travail moderne et sérieux. Une double allocation, au commencement et à la fin de l’exercice, a aidé le directeur à faire le nécessaire.

L’Institut botanique a continué comme par le passé à diriger notre Jardin alpin de Bourg-St-Pierre, la Linnæa, qui rend de signalés services. Des savants étrangers, une Américaine et un Anglais y sont venus travailler. Deux mémoires ont été publiés cette année : une contribution à l’étude des Algues de la Suisse, du professeur Chodat et un travail de M. F. Wyss sur la tyrosinase, substance extraite des champignons.

M. Chodat a été invité à assister à l’inauguration du laboratoire de biologie alpine de la Chanousia, au Petit-St-Bernard, station analogue à notre Linnæa.
Il a été entendu que les deux Institutions vont marcher d’accord, les travailleurs de l’une passant dans l’autre, de manière à les faire profiter des deux situations et des deux méthodes.
Notre directeur a profité de cette visite pour récolter 124 espèces de plantes, ce qui a porté à 400 le nombre des espèces nouvelles introduites dans notre jardin.
Si, de l’étude des plantes nous passons à celle des animaux, nous avons dû constater que le laboratoire de zoologie de M. te professeur Guyénot, étant placé dans un sous-sol malsain, humide et peu éclairé, se prêtait mal à l’élevage des animaux nécessaires à l’enseignement et aux recherches scientifiques. En outre l’odeur des cobayes avait des inconvénients majeurs dans les bâtiments universitaires. L’Etat y remédia en transférant au chemin Sautter dans un chalet avec jardin la station de zoologie expérimentale ; mais celle-ci manquait d’un hangar d’élevage indispensable pour 1es lapins, cobayes, rats, souris, etc.

Nous avons pu le fournir au laboratoire, grâce à l’active collaboration de M. Arnold Pictet qui en surveilla l’achat et le transfert. Un second subside permit d’acquérir les instruments et de réaliser les installations, aquariums et terrariums nécessaires au bon fonctionnement de la station de zoologie. Toute une série de travaux scientifiques ont pu y être élaborés et d’autres sont en cours actuellement. Notre aide a donc été très appréciée.

Enfin, pour terminer avec la Faculté des Sciences, disons que M. Lendner professeur de pharmacognosie et de microscopie pharmaceutique manquait aussi dans son laboratoire de bien des instruments indispensables à un bon enseignement.

Nous avons été heureux de pouvoir, par une double allocation, lui procurer une lanterne à projections, qui servira aussi à M. le prof. Chaix pour la géographie, plusieurs microscopes, une loupe montée, etc. Les étudiants en pharmacie seront ainsi placés dans de meilleures conditions.

Passons maintenant aux Lettres. Le doyen de la Faculté nous a demandé d’accorder encore cette année, ce que nous avons fait, une allocation au cours de thème grec, donné par M. Dubois ; c’est un cours gradué en quatre semestres, destiné aux étudiants qui se préparent à la licence en lettres, au programme de laquelle il figure.

M. le professeur Bernard Bouvier, président de la Société J.-J. Rousseau, sollicita notre aide pour la publication du XVe volume des Annales de cette association. Nous n’avons pas cru pouvoir le faire directement, mais M. Courtois, privat-docent à la Faculté des Lettres, étant l’auteur d’un ouvrage considérable de chronologie rousseauiste, fort utile pour ces études spéciales, nous avons décidé de subventionner son enseignement en vue de la publication de son travail. Cette solution a donné satisfaction à chacun.

Les féministes ardents de l’Université sont très fiers de voir Mlle Pauline Long donner comme première docteur ès lettres un cours sur la carrière musicale de Grétry ; il était élégant d’y faire chanter quelques mélodies; Mlle Long n’y a pas manqué, et nous avons fourni l’accompagnement sous la forme d’une location de piano, l’achat de cet instrument nous ayant paru superflu.

L’Institut Jean-Jacques Rousseau, trop longtemps tenu à l’écart de l’Université, y est maintenant rattaché et figure sur son programme ; il attire à Genève toute une série d’étudiants et de spécialistes. Son cabinet d’orientation professionnelle a pris un développement intéressant et considérable ; vous n’ignorez pas que l’application de la psychologie à l’étude des différentes professions et à la recherche des aptitudes professionnelles est étudiée maintenant avec fruit dans une dizaine de pays. La psychologie technique ou techno psychologie vient d’avoir à Milan au début d’octobre son troisième congrès international. L’estime dont jouit M. le professeur Claparède dans les milieux qui s’en occupent s’est marquée par la désignation de notre collègue comme président d’honneur. Le Bureau International du Travail a confié à l’Institut J.-J. Rousseau la rédaction d’une chronique régulière de l’orientation professionnelle qui paraît dans la Revue internationale du Travail. L’Institut a publié cette année toute une série de travaux importants sur ce sujet. It a fait de nombreuses recherches sur l’orientation des adolescents, la capacité des candidats à de multiples écoles et il se prépare maintenant à former de bons psychologues-conseils spécialistes qu’on lui réclame de plusieurs côtés. Nous avons été heureux de l’aider dans sa tâche en lui permettant de garder un assistant distingué et en lui fournissant quelques instruments indispensables.

La situation matérielle de l’Institut lui-même étant fort difficile, nous lui avons avancé le fonds qui avait été créé à son intention.

La Faculté des Sciences économiques et sociales nous avait sollicités de l’aider pour des conférences et des achats de livres destinés à compléter l’enseignement de la sociologie. Le retard dans la nomination d’un nouveau professeur n’a pas permis jusqu’à présent d’utiliser les crédits accordés, mais le doyen nous a demandé de les reporter sur le prochain exercice.

Par contre, nous avons promis notre appui à M. Ad. Ferrière pour son cours, en vue de la publication d’un travail très important sur la psychologie génétique appliquée à l’éducation.

La psychologie de la religion ressort de Ia Faculté de Théologie ; c’est un enseignement de grande importance qui devrait avoir sa place au programme officiel. En attendant, les leçons données par M. Georges Berguer sur cette matière ont toujours attiré de nombreux auditeurs, et il est grandement à désirer que cette branche puisse être développée comme elle le mérite.

Sur la demande de M. le professeur Choisy, nous l’avons prise sous notre patronage en lui faisant une modeste subvention.

A la Faculté de médecine se font aussi des travaux intéressants et nouveaux. M le professeur Beuttrer a demandé notre collaboration effective, que nous lui avons accordée très volontiers, pour des recherches sur l’application de l’émanation du radium dans les maladies cancéreuses et sur la Curiegraphie ou photographie par le radium. Cette dernière a été trouvée par son assistent le Dr Kotzareff, dont les découvertes ont été coordonnées deux fois par l’Académie de médecine de Paris. Il va se spécialiser pendant un an et demi dans ces travaux, dont nous aurons à vous reparler.

La garantie qu’avait sollicitée M. le professeur Gourfein pour la Revue d’ophtalmologie a été utilisée pour permettre la marche de cette importante publication à, laquelle collaborent non seulement tous nos oculistes des universités suisses, mais plusieurs aussi de l’étranger.

La Clinique médicale du professeur Roch et le professeur Long pour la névrologie utilisent un grand épiscope et épidiascope, appareil destiné à Ia fois à la projection des dessins, planches, objets divers et à des clichés et préparations microscopiques. On peut ainsi illustrer brillamment pour tout un auditoire le sujet qui est développé, et l’enseignement y gagne en clarté et en intérêt. Nous avons voté une allocation pour compléter l’achat de cet instrument de travail.

Enfin M. le professeur Julliard avait besoin pour le laboratoire de bactériologie de l’école dentaire d’une petite étuve électrique qui lui permît de faire des cultures microbiennes. On sait qu’à ce point de vue la cavité buccale en est un réservoir inépuisable. Le crédit très limité dont dispose le professeur ne lui permettant pas cette dépense, nous avons pu lui accorder cet appareil.

Avant de terminer cette revue plus longue que d’ordinaire, disons deux mots des lauréats du prix Gillet, qui pour la plupart continuent leurs études en élargissant leurs connaissances. L’un est allé suivre pendant deux semestres les cours de l’Université de Munich ; une autre a fait le pèlerinage de Rome ; un troisième a séjourné en Angleterre, tandis que le dernier qui se destine à l’enseignement a étudié son pays, la Suisse, qu’il n’avait jamais eu l’occasion de parcourir. Ce prix répond donc bien à son but ; il est fort apprécié de nos jeunes étudiants.

Nous avons eu en 1921-1922 le chagrin de perdre plusieurs membres et amis de notre société ; la plupart ont pensé à nous dans leurs dernières volontés. Mentionnons Mme Ernest Martin et Mlle Albert, MM. Théodore Lullin, Ernest Picot, Léopold Favre, Auguste Blondel et les professeurs Philippe Guye et C. Cailler.

Que leurs familles reçoivent ici l’expression de notre sympathie et de notre reconnaissance. M. Arthur King, un Américain qui aimait Genève et s’y était fixé, comptait parmi nos membres donateurs ; il nous a légué une somme de 10’000 francs. M. Léopold Favre avait participé en 1888 à la fondation de Ia Société académique ; il fit partie de son Comité de 1894-1998 et présida à sa destinée en 1895-1896. Il figurait en bon rang sur la liste de nos membres donateurs. Homme de cœur et d’action, dévoué à toutes les bonnes causes, ii aimait profondément Genève qu’il honorait en la servant. La mort du « Père des Arméniens » fut un deuil cruel pour un grand nombre, et tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître en garderont le souvenir comme celui d’un véritable homme de bien.

Un autre ami, fidèle aussi, a disparu après une vie bien remplie : M. Auguste Blondel était également un de nos membres fondateurs : appelé à faire partie du Comité dès 1894 il y siégea régulièrement pendant 25 années en apportant aux délibérations les vues claires et nettes d’un esprit bien ordonné, égayées du charme de son fin sourire. Il nous rendit de nombreux services pendant ses trois présidences de 1896, 1905 et 1911. Ce fut en 1920 que, vaincu par la maladie, il dut se résigner à nous quitter. Ecrivain apprécié, amateur d’art éclairé, il a laissé dans de multiples domaines une trace durable. Que son fils M. Louis Blondel, qui a bien voulu venir occuper sa place dans notre Comité, trouve ici le témoignage de notre sympathie.

Vous aurez tout à l’heure, Mesdames et Messieurs, à vous prononcer sur une révision des statuts ; vous en avez reçu le projet mais ne vous alarmez pas ; nous ne désirons en rien changer ni le but, ni la marche de notre Association. Il s’agit tout simplement de mettre notre constitution en harmonie avec les art. 60 et suivants du code civil suisse ; c’est donc une question de forme, mais utile, et le Comité unanime vous en recommande l’adoption.

En terminant ce rapport, vous pouvez constater comme nous que pendant cette année la Société Académique a bien rempli le rôle qu’elle s’est assigné.

Son aide a été appréciée dans les différentes Facultés, mais ce que fait notre Association est peu en regard de ce qu’elle voudrait accomplir. Les ressources de l’Etat sont limitées et les besoins scientifiques des études supérieures augmentent constamment. Les savants de notre cité ont toujours tenu à honneur d’obtenir le maximum de résultats avec des moyens

modestes. C’est donc à nous à faire tous nos efforts pour les soutenir dans leur belle tâche et à les mettre à même de réaliser ce qui a fait la grandeur de Genève dans le passé et ce qui fera encore sa force dans l’avenir : la prédominance de l’Esprit.