Rapport annuel de la présidence 1939-1940

Monsieur le Président du Conseil administratif,
Monsieur le Recteur,
Mesdames et Messieurs,

L’année de disgrâce et de guerre qui va bientôt se terminer a été aussi pour notre Société une année de deuil ; en effet le mois dernier nous avons rendu les derniers honneurs à MIM. Les professeurs Charles Borgeaud et Edouard Claparède qui ont tous deux joué un rôle particulièrement actif tant à l’Université qu’à la Société académique et dont, au début de ce rapport, je tiens à rappeler la mémoire avec émotion.

Charles Borgeaud, le savant professeur d’histoire nationale, l’auteur de la magistrale histoire de l’Université, qui lui vaudra à tout jamais la reconnaissance de la Genève cultivée, et de tant d’autres publications relatives au passé national, genevois et suisse, avait beaucoup contribué à la création de la Société académique dont il avait pressenti l’indispensable activité. Il avait notamment présidé le Comité d’initiative et l’assemblée constitutive du 16 mai 1888, fait partie du Comité pendant plusieurs années et suivi depuis lors le développement progressif de la Société qu’il avait lancée avec confiance vers l’avenir.

Dans le rapport présenté par Charles Borgeaud à l’assemblée constitutive de la Société, j’ai relevé le passage suivant qui est plus vrai encore aujourd’hui qu’il y a 52 ans : « Une ville frontière insérée dans une ceinture de lignes douanières qui va se rétrécissant de plus en plus, un petit Canton dont le sort est lié aux destinées d’un Etat fédératif vingt fois plus puissant que lui, n’ont pour ainsi dire pas de garantie matérielle (le leur existence indépendante. S’ils en ont une, elle est toute morale, elle est dans l’intensité de leur vie intellectuelle, clans le respect que leur nom inspire, dans l’énergie qu’ils déploient pour les maintenir. »

En 1928 pour lui témoigner sa profonde gratitude et rendre hommage à un de ses principaux fondateurs, la Société académique l’avait nommé Président d’honneur. Nous savons que cette nomination avait été pour lui une grande joie et que ce titre était, parmi beaucoup d’autres qui lui avaient été décernés, un de ceux auquel il tenait le plus.

Charles Borgeaud, 68o bourgeois d’honneur de Genève, a été un grand patriote, qui, comme l’a écrit l’auteur d’un des articles consacrés à sa mémoire, a fait mieux comprendre la cité, a fourni aux Genevois d’aujourd’hui et de demain de multiples raisons de l’aimer davantage et qui s’est dépensé avec ardeur pour tant de nobles causes.

Edouard Claparède portait un nom déjà illustré avant lui dans la science genevoise et il sut continuer à lui faire honneur. Professeur de psychologie expérimentale, créateur de l’Institut des sciences de l’Education, correspondant de l’Institut de France et membre de nombreuses sociétés savantes, il joua un rôle éminent dans la constitution et le développement de la jeune science psychologique. Ses élèves disséminés sur tous les points du monde appréciaient hautement ce maître qui était justement estimé jusque dans les pays les plus lointains. Malgré tous ses labeurs scientifiques, Claparède s’intéressa aussi à de nombreuses œuvres d’intérêt général et social, en particulier il fut un membre des plus fidèle et des plus averti du Comité de la Société académique dont il fit partie pendant 34 années depuis 1906 jusqu’à sa mort.

Dans une des dernières séances du Comité à laquelle Claparède prit part, nous avons pu, sur sa demande et celle de ses collègues, et à sa plus grande satisfaction, répondre favorablement à la requête que nous avait adressée l’Institut des Sciences de l’Education dont il était un des principaux animateurs. La bibliothèque de l’Institut est une des plus riches bibliothèques pédagogiques et psychologique d’Europe et un instrument de travail indispensable à un grand nombre d’étudiants et de visiteurs ; c’est justement pour permettre à l’Institut de compléter sa bibliothèque et ses collections de revues et en assurer la conservation, qu’une allocation a été accordée.

Avant de vous indiquer les interventions de la Société académique qui ont profité directement aux diverses Facultés de l’Université, je vais mentionner quelques subventions accordées pour des œuvres scientifiques diverses qui n’ont pas un rapport immédiat avec l’Université.

Raoul Montandon, président de la Fédération de Sociétés savantes, est l’auteur d’une œuvre considérable qualifiée par Camille Jullian; «la plus importante entreprise de ce genre que le monde savant ait tenté depuis le répertoire d’Ulysse Chevalier ». C’est la Bibliographie Générale de travaux Palethnologiques et Archéologiques de la France, œuvre récompensée par l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres ; elle intéresse plusieurs disciplines universitaires telle que l’archéologie romaine et préhistorique, l’anthropologie, la géologie, la paléontologie du quaternaire. Les frais d’impression de cet ouvrage remarquable, véritable œuvre de bénédictin, qui comprend cinq gros volumes et trois suppléments, ont été jusqu’à l’avant dernier volume supportés exclusivement par l’auteur. Pour le dernier volume, la Société académique, avec l’aide du Fonds auxiliaire de la Bibliothèque publique, a estimé devoir prendre une partie des frais à sa charge afin d’enrichir ainsi les moyens de travail de l’Université en facilitant la remise de cette précieuse bibliothèque aux diverses Institutions intellectuelles de Genève, Musées, Bibliothèques et Laboratoires de l’Université ; la Bibliothèque publique a reçu un grand nombre d’exemplaires qu’elle a pu échanger avec d’autres publications.

La Société Suisse des Traditions populaires par l’entremise de son président Monsieur le professeur Meuli, à Bâle, a demandé l’aide de Ia Société académique pour l’élaboration d’un atlas de Folkllore suisse, plus spécialement pour les enquêtes à faire dans diverses communes du Canton de Genève. A l’exemple des Sociétés académiques de Bâle et Zurich nous avons acquiescé à cette demande. du reste d’un montant de faible importance, sur lequel la Société auxiliaire des Sciences et des Arts doit encore prendre aussi une part.

En vue de mettre en valeur les manuscrits Tronchin qui avaient été acquis par la Bibliothèque

publique et Universitaire, avec le concours de la Société académique nous avons contribué à permettre à M. Pierre Paul Plan, obligé par les circonstances de rentrer au pays après une longue carrière dans les lettres et le journalisme à Paris, de continuer pendant 6 mois le travail de cataloguement des correspondances du XVIIIè siècle qui lui avait été confié par le directeur de la Bibliothèque.

Ce dernier estime que le travail fait par M. PLAN est d’une réelle utilité et qu’il rendra de très grands services à tous ceux qui voudront consulter ces précieux manuscrits.

C’est avec regret que nous avons dû décliner l’offre généreuse qui nous a été laite par la famille Barbey d’accepter la donation du jardin botanique de Valeyres sous Rances près d’Yverdon, créé en 184o par le grand botaniste genevois Edmond BOISSIER, leur aïeul, entretenu avec soin et complété par ses descendants jusqu’à nos jours. Après un examen approfondi de la question et avoir pris l’avis compétent de MM. les professeurs Chodat et Hochreutiner nous sommes arrivés à la conclusion qu’il n’était pas possible à notre Société, pour des motifs tant scientifiques que d’ordre pratique et financier, de continuer l’exploitation du jardin à Valeyres. Un transport partiel à l’Institut botanique de la Console à l’Ariana qui avait aussi été envisagé ne parait malheureusement pas non plus réalisable.

Nous déplorons vivement de n’avoir pu être en mesure d’accepter ce beau don mais nous tenons à remercier la famille Barbey d’avoir pensé à cette occasion aux liens qui la rattachent par l’Herbier Boissier à notre Université.

Si je commence par la Faculté des Sciences à énumérer les allocations accordées dans le dernier exercice, c’est justement de Ia Botanique et de l’Herbier Boissier que j’ai à vous parler. La mise

en ordre de cet herbier et de la Bibliothèque Boissier est effectuée depuis plusieurs années avec compétence par M. Beauverd, docteur honoris causa ; ce travail est très long et ne peut être accompli que par des spécialistes qualifiés. M. de Regel, d’origine zurichoise, qui était professeur de botanique à Kaunas et qui connaît déjà l’Herbier Boissier, a dû quitter la Lithuanie à la suite des derniers événements. M. le professeur Hochreutener, directeur de l’Institut de botanique systématique, s’est assuré la collaboration de ce savant pour seconder M. Beauverd ; mais les fonds budgétaires ne permettant pas de rémunérer ce nouveau poste, la rétribution en sera assurée pour 6 mois au moins par des subsides du Département fédéral de I’Intérieur (allocation aux Suisses rentrés de l’étranger) et de la Société académique.

Le laboratoire d’anthropologie de l’Université a été contraint de déménager et de s’établir dans l’ancienne école primaire du boulevard Carl-Vogt ; ces aménagements nouveaux ont nécessité naturellement des frais supplémentaires ; c’est pour l’installation d’un nouveau fichier plus moderne et plus pratique à consulter que l’intervention de la Société académique a été requise.

Le laboratoire de chimie technique du professeur Briner a reçu, sur la demande de ce dernier, les fonds nécessaires pour l’achat d’un réfractomètre d’Abbe qu’il ne possédait pas encore et qui est maintenant d’un usage courant dans les laboratoires de chimie et de physique, de même que dans les usines. Cet instrument pourra être mis à la disposition d’autres laboratoires, aussi cette demande a été vivement appuyée par les autres professeurs de chimie et de physique.

A la Faculté de médecine, nous avons accordé des allocations à M. le professeur Jentzer pour des modèles artificiels anatomochirurgicaux utilisés pour l’enseignement, à M. le professeur de Seigneux pour un meuble destiné à la conservation d’une collection de préparation anatomiques artificielles, et à M. le professeur Rutishauser pour des microscopes. Cette dernière subvention de beaucoup la plus importante était d’une urgente nécessité ; en effet les microscopes de laboratoire d’histologie pathologique étaient ceux utilisés avant 1900 par le professeur Zahn le prédécesseur de M. le Professeur Askanazy, auquel a succédé M. Rutisdhauser.

Avec le concours de l’Etat, de la Faculté de médecine, du Fonds Gomarin et de la Société académique, un crédit de dix mille francs permettra d’acquérir le minimum d’instruments indispensables, soit le tiers environ de ce qu’avait envisagé au début M. le professeur Rutisdhauser.

L’enseignement de la sinologie à la Faculté des lettres donné par M. Horst de TscHARNER, privat docent, un de nos rares sinologues suisses, a été subventionné par la Société académique à la demande de la Société suisse des Amis de l’Extrême-Orient, présidée par M. Robert Fazy, président du Tribunal fédéral ; cette dernière société devait procurer à cette chaire d’autres subventions qui ont dû être différées en raison de la guerre, l’aide de la Société académique était de ce fait d’autant plus nécessaire.

Un autre appui à la Faculté des lettres a consisté à participer pour une modeste part aux frais occasionnés par la séance donnée à l’Aula à la mémoire de Racine à l’occasion du 300è anniversaire de sa naissance et dans laquelle des discours éloquents furent prononcés par MM. les professeurs Raymond et de Ziegler et par M. Paul Valéry, de l’Académique française.

La Faculté Autonome de Théologie protestante a continué à recevoir la subvention habituelle pour l’enseignement de I’histoire, subvention qu’il nous a été agréable de pouvoir, cette année, augmenter quelque peu pour répondre au désir exprimé par le Comité de la Fondation.

Le Séminaire de Français moderne et les cours de vacances continuent à pâtir de la situation actuelle; son administration ne saurait néanmoins se décourager et les résultats obtenus l’an passé justifient pleinement la poursuite de son activité. Les cours de vacances sont maintenant fréquentés surtout par des Confédérés, ce qui a amené à modifier un peu le programme des conférences ; en donnant à ces dernières un caractère plus spécialement national et romand la direction des cours est entrée dans les vues de l’arrêté fédéral de mai 1939 « Visant à maintenir et faire connaitre le patrimoine spirituel du pays ». L’appui de la Société académique, assez lourd pour son budget puisqu’il se répète invariablement chaque année, est donc toujours indispensable au Séminaire, au moins tant que les pouvoirs publics ou d’autres institutions ne feront rien pour lui venir en aide.

La Laboratoire alpin botanique de la Linnaea sur Bourg-Saint-Pierre n’a pu être utilisé que d’une manière réduite, l’accès des étrangers y étant interdit ; le local est en effet occupé par la troupe depuis le début de la mobilisation, l’emplacement se trouvant être spécialement favorable pour l’exercice d’un service spécial de I’armée. Le jardinier de la Linnaea qui fait lui-même partie de la troupe cantonnée dans son établissement a pris toutes les précautions nécessaires et jusqu’ici tout dégât a pu être évité. M. le professeur Chodat et plusieurs autres botanistes suisses ont pu néanmoins faire cette année des séjours à Bourg-Saint-Pierre et exécuter tant au jardin que dans les environs des travaux très intéressants sur lesquels un rapport détaillé nous a été remis par M. Chodat et dont je le remercie.

Les prix Gillet ont été distribué cette année à cinq lauréats, deux prix ex aequo ayant été attribués à la section réale latine.

Voici les noms des lauréats :

Section Classique : M. Jean Rudart
Section réale latine : MM. Bernard Grab et Georges Terrier
Section réale moderne : M. Marcel Moeri
Section Technique : M. Edgar Heilbronner

Les allocations habituelles ont été faites cette année encore à la Société de Physique et d’Histoire naturelle, à la Station Maritime de Wimereux et à la Bourse Gallatin.

Aux 13 Fonds spéciaux déjà gérés par la Société académique et dont les revenus chaque année sont employés en conformité des volontés de leurs fondateurs, viendra s’ajouter désormais un Fonds Théodore Turrettini qui provient du reliquat de la souscription ouverte pour élever un monument sur le quai portant son nom à l’audacieux ingénieur et au grand magistrat que fut Théodore Turrettini.

D’accord avec la famille, le Comité du monument, auquel j’exprime nos remerciements, a décidé que ce fonds d’un montant initial de Fr. 4 108,95 serait remis à la Société académique et que les intérêts serviraient à récompenser l’auteur d’un travail sur les sciences qui trouvent des applications dans le génie civil ; ce prix sera distribué à l’assemblée générale de notre Société et à cette occasion sera rappelée l’œuvre de Turrettini. Le Comité aura à établir dans le cours du prochain exercice un règlement prévoyant le programme général des travaux du concours, la nomination du jury, le montant du prix et les années dans lesquelles il sera décerné.

La Société académique a été représentée cette année aux diverses cérémonies universitaires et à plusieurs manifestations auxquelles elle a été heureuse de prendre part. Ce fut entre autres Ie 11 avril

à l’hommage rendu dans une séance de la Société d’Histoire au vénéré cloyen de nos membres fondateurs, M. Emile Rivoire, à l’occasion de son 90è anniversaire et de la terminaison de publication des Registres du Conseil à laquelle il s’était consacré et qu’il a menée à son terme avec un soin minutieux.

Ce fut aussi au dîner donné en l’honneur de M. Daniel Baud-Bovv, dans lequel fut remis à ce dernier un diplôme de docteur ès lettres honoris causa, pour remercier l’auteur de tant d’ouvrages esthétiques et les services qu’il a rendus à la cause des beaux-arts dans notre pays ; et ce fut enfin, il y a peu de semaines, à la séance commémorative du 150è » anniversaire de la Fondation de la Société de Physique et d’Histoire Naturelle.

La Société académique vaudoise avait projeté de célébrer le 16 mai dernier le cinquantenaire de sa fondation et elle nous avait aimablement invité à participer aux diverses séances organisées pour cet anniversaire. La seconde mobilisation générale du 11 mai à malheureusement contraint la Société à renoncer à donner suite à ses beaux projets.

Outre MM. les professeurs  Borgeaud et Claparède, nous avons eu le chagrin de perdre cette année de trop nombreux membres de notre Société. Ce sont MM. les professeurs Muret, Askanasy et Cristiani, MM. Dr Georges Muller, Dr Isaac Reverdin, Jean Roux, Auguste Boissonnas, Louis Vallette, Georges Lenoir et David Gourfein. Mes Lucien Gautier, Ernest Sautter et Ernest Picot, Melles Marguerite Léchaud et Lydie Duproix. Nous exprimons à leurs familles tous nos sentiments de sympathie et nous émettons le ferme espoir le ferme espoir qu’une cohorte nombreuse de nouveaux membres viendra bientôt les remplacer.

Vous avez appelé l’an passé à faire partie du Comité deux nouveaux membres, que nous avons été heureux d’accueillir parmi nous, MM. Augustin Lombard et Marc Borgeaud ;  la mobilisation les a, à notre regret, retenus loin de nos séances à maintes reprises et nous avons dû avoir recours à l’infinie obligeance de notre ancien secrétaire, M. Arnold Pictet, que je ne saurais trop remercier ici et qui a repris dans plusieurs séances avec vaillance la tâche qu’il croyait avoir terminée après 4o années de service dévoués.

En remplacement de M. Edouard Claparède, nous proposons à vos suffrages : M. Roger Firmenich, Dr ès sciences, dont nous vous recommandons vivement la candidature.

La collaboration la plus étroite et la meilleure harmonie ont caractérisé les rapports que j’ai eu I’honneur d’entretenir avec M. le président du Département de l’Instruction publique, M. le Recteur de l’Université et MM. les doyens des Facultés. Je saisis l’occasion pour les remercier de
l’extrême bienveillance qu’ils témoignent à toutes occasions à notre Société.

M. le Recteur Pittard nous a demandé, et nous lui avons répondu de suite affirmativement, de faire coïncider l’assemblée générale de la Société académique avec l’hommage que l’Université désirait rendre, à l’occasion du 200ème anniversaire de sa naissance, à Horace Bénédict DE SAUSSURE, le vainqueur du Mont-Blanc, professeur de philosophie à l’Académie à l’âge de 22 ans et l’auteur de nombreuses publications scientifiques et littéraires. Nous allons donc avoir le plaisir tout à l’heure d’entendre MM. les professeurs Collet et Raymond développer devant nous, l’un, l’œuvre scientifique du créateur de la géologie alpine et l’autre l’œuvre littéraire de l’écrivain du « Voyage dans les Alpes.

Je tiens à leur exprimer notre vive reconnaissance d’avoir bien voulu réserver à notre assemblée les très intéressants exposés qu’ils vont présenter dans un instant.

La Société académique est fière d’être ainsi associée à la commémoration de la mémoire d’un savant que Genève n’a peut-être pas suffisamment honoré jusqu’ici et qui a dû attendre jusqu’en 1924 son biographe, lequel était du reste un étranger, M. Freshfield, dont le livre très rattachant est une page remarquable de l’histoire genevoise au XIIIIè siècle.

 

MESDAMES ET MESSIEURS,

Le rapport que je viens de vous présenter vous aura montré que malgré la dureté des temps la Société académique a quand même donné à l’Université un soutien efficace. En remerciant mes Collègues de l’appui constant qu’ils m’ont prêté et des excellentes relations que nous avons entretenues ensemble, j’espère vivement que les ruines qui s’accumulent sur le monde en guerre ne diminueront pas trop les moyens qui sont à la disposition de la Société. Il faut en effet qu’elle puisse continuer à contribuer dans une large mesure au bien de l’Université, qui depuis sa création sous le nom d’Académie de Calvin, a été un des fleurons de notre cité et que nous voudrions pouvoir transmettre toujours plus prospère et plus vivante à ceux qui viendront après nous.

Robert MARTIN, Président