Rapport annuel de la présidence 1941-1942

Mesdames et Messieurs,

Le 54ème exercice de la Société académique de Genève ne se signale pas par une activité intense. En effet, les demandes d’allocations ont été moins nombreuses que d’habitude et votre Comité a été heureux de pouvoir répondre favorablement à toutes celles qui correspondent
non seulement à nos moyens financiers, mais encore à l’esprit des statuts. Ces derniers ne nous permettent pas, en particulier, de satisfaire
les requêtes, en elles-mêmes très intéressantes, telles que publications, qui ne peuvent pas être prises en considération.
Quand il y a pléthore de demandes, le Comité s’applique à faire un choix qui tienne compte de l’importance des résultats à espérer, du degré d’urgence de l’acquisition d’un appareil qui permettra de réaliser un progrès indispensable dans l’enseignement ou de favoriser des recherches dans une direction nouvelle et inédite. Pour l’appréciation et l  décision relatives aux allocations, les capacités professionnelles ou scientifiques variées des membres du Comité permettent d’avoir constamment  des avis éclairés.
Par contre, grâce au juste renom dont jouit la Société, nous trouvons le concours de tierces personnes pour aider et encourager une initiative qui semble heureuse. C’est ainsi que nous avons obtenu le concours de quelques amis des sciences et descendants de savants genevois connus, pour facilité à M. Pierre Revilliod, directeur du Musée d’histoire naturelle, la publication de son intéressante brochure Physiciens et Naturalistes genevois, éditée à l’occasion du bimillénaire. Nous souhaitons que quelqu’un, un jour, développe plus largement le sujet si intéressant traité par M. Revilliod. Il y a un beau livre à faire. Nos compatriotes, les jeunes en particulier, seraient étonnés du rayonnement qu’ont donné à notre Alma Mater tant de savants illustres et la lecture de leur biographie serait un encouragement pour de jeunes énergies qui auraient la vision de ce que peuvent pour la science le travail opiniâtre, l intelligente et persévérante recherche de celui qui ne se laisse pas rebuter par les difficultés d’un problème et par la médiocrité des moyens de recherche. C’est ce dont nous nous sommes encore une fois convaincus lors d’une visite laite à l’Institut de Physique. Nous en sommes revenus émerveillés à l’ouïe des résultats souvent considérables obtenus par tel professeur avec des moyens de travail bien primitifs, mais dont la persévérance, le dévouement au service de la science et 1a passion de la recherche étaient des forces créatrices splendides, forces que ces anciens maîtres aux noms bien connus dans la science ont communiquées à beaucoup de leurs descendants spirituels. I1 est bon, pour nous, dans un temps où les moyens financiers sont petits, de se remémorer les succès et découvertes réalisés par des génies désintéressés et pleins de foi.
Le décès de M. le professeur Guglielmo Ferrero nous a profondément affectés. En effet, la Société Académique a été heureuse de contribuer par
d’importantes subventions annuelles à instaurer l’enseignement de cet éminent historien dans un cours qui a eu constamment un très grand succès. Ces subventions allaient en diminuant ces dernières années, l’Etat ayant graduellement augmenté les siennes. Nous regrettons de ne plus avoir à l’avenir le privilège d’entendre les développements et les synthèses historiques si intéressantes, si originales, parfois si osées, d’un maître comme lui.
Cette année encore, nous avons eu le regret de perdre bien des sociétaires. Rappelons tout d’abord la mémoire de M. Edouard Favre, l’un de nos
derniers membres fondateurs et membre honoraire, décédé à l’âge de 86 ans cet été, dans sa belle campagne des Ormeaux. M. Favre a manifesté jusqu’à sa mort un intérêt très vif pour tout ce qui touchait à l’histoire et à la science et particulièrement à ce qui concernait la Société Académique : souscripteur généreux au Fonds pour l’Université, encore à la veille de son décès, il s’était joint à ceux qui ont contribué à la publication de la brochure de M. Revilliod. Feu son neveu Guillaume Favre était aussi un soutien financier de notre Société et un donateur régulier au Fonds de la Bibliothèque publique.
Il faut citer, en outre, une trop longue liste de disparus; ce sont Mme Henri Darrier Melle H. vail, MM, Dr Ernest Rotschy, Louis Villemin, James Slordet, Christian Thurig, Alfred Mozier, Maxime Haissly, Frédéric Martin, Dr Marc Dunant, Dr H. Carrière, Ernest de Marignac, Eugène Rash, Edmond Rochette, Horace Trembley, Georges Andina, Dr Henry Henneberg, Jean Th. L’Huillier, Charles-Eugène Guye, Maurice Trembley.
A tous ces membres et amis de la Société Académique, nous adressons un souvenir ému et reconnaissant.
Nous avons reçu de l’Hoirie de M. Marius Bonnaz un legs ; nous sommes reconnaissants à cet ancien ami d’avoir songé à l’activité que nous cherchons à exercer auprès c1e notre Université. Nous avons été également très sensibles au don de Fr. 5oo, qui nous a été fait, en faveur de la Faculté des Lettres, en souvenir d’un ancien sociétaire, par deux de ses proches parentes.

Le nombre de nos nouveaux sociétaires a en bonne partie comblé les vides laissés par ceux que nous avons eu le regret de perdre. Nous soulignons particulièrement l’adhésion de l’Association des Médecins dentistes de Genève. Nous sommes maintenant 723 ; c’est un chiffre, mais ce n’est pas suffisant.
Dans la sphère de nos statuts, nous sommes heureux d’aider. C’est vous, nos Sociétaires qui nous permettez de le faire. Mais, nous voudrions
faire plus car les besoins sont très grands et pour cela, il nous faudrait tout d’abord plus de sociétaires, partant plus de moyens financiers.
Quand on songe au nombre d’étudiants genevois ou confédérés ayant passé sur les bancs de l’Université de Genève et qui devraient faire partie de la Société Académique, ne serait-ce que par une reconnaissance bien naturelle envers la haute école qui leur a beaucoup donné, quand on sait combien plus fidèles sont les anciens étudiants anglais ou américains et autres envers leur Alma Mater, quand on voit tous 1es appuis que reçoivent les Universités de ces pays, on peut bien penser que le nombre de nos membres devrait être de plusieurs milliers. L’ancien recteur et distingué professeur Eugène Pittard le pensait et, très aimablement, il a invité ceux de ses collègues non  encore inscrits parmi nos adhérents à donner le bon exemple. C’est ainsi que nous avons eu une vingtaine d’adhésions nouvelles. Nous saluons joyeusement ces nouveaux membres. Qu’il nous soit permis maintenant de solliciter l’aide de tous les professeurs en vue du recrutement parmi les étudiants et cela, en particulier, au moment où leurs études sont terminées et avant qu’ils ne quittent l’Université.
Nous entreprenons actuellement une campagne de recrutement avec le concours de l’Association des anciens Etudiants de l’Université, dont le
nombre des membres nous paraît également trop faible. Pourquoi nos deux Sociétés, qui ont des buts parallèles, n’arriveraient-elles pas à grouper dans leurs rangs tous ceux qui un jour ont passé leurs examens ici ? Ceci à l’instar des étudiants des Universités d’outremer qui savent, leur vie durant, témoigner leur affection et leur générosité, qui savent se souvenir ! J’appelle aussi à l’aide tous nos anciens membres.
Dans son discours au Dies Academicus, M. le recteur Eugène Pittard nous a parlé de « résister » dans les temps troublés actuels. C’est ce que nous cherchons à faire at point de vue financier, car les fonds de votre société sont en partie bloqués à l’étranger et toutes les restrictions imposées par des clearings compliquent terriblement l’encaissement de vos revenus. Mais, il y a mieux pour nous, c’est de « construire ». N’est-ce pas construire que de doter tel ou tel laboratoire ou Institut d’appareils nouveaux ou d’encourager f initiative d’un nouveau cours ? N’est-ce pas préparer l’avenir ? Or, si l’avenir politique et social est incertain, l’avenir de la science est une certitude et c’est une œuvre plaisante que d’apporter à son édifice quelques moellons que nos professeurs ou leurs étudiants cimenteront avec leur intelligence, leurs talents, leur persévérance et leurs découvertes.
C’est encore l’idée de « construire » qui a présidé aux études provoquées par M. le recteur Pittard en vue du développement éventuel à apporter à l’un des Instituts universitaires. Nous nous félicitons de ce qu’il a été fait appel à la collaboration des industriels de notre ville et de ce que cet appel ait été entendu. 11 nous semble, en effet, que nos Instituts et les organismes industriels et commerciaux ont beaucoup à gagner réciproquement à collaborer dans leurs travaux de recherches scientifiques et pratiques, cela d’autant plus que l’acquisition des appareils et instruments nécessite des mises de fonds de plus en plus considérables.
Cette année, nous avons été en mesure d’affecter une subvention plus importante à la Faculté autonome de Théologie concernant plus spécialement l’enseignement de l’histoire, qui dans divers domaines, est enseignée par notre président d’honneur, M. le professeur Eugène Choisy, M. le professeur Jacques Courvoisier-Patry et M. le professeur  Dr. Visser-Thooft, privat-docent. Nous lui avons remis, en outre, un subside extraordinaire et exceptionnel pour la terminaison de l’installation de sa nouvelle bibliothèque. La Faculté autonome de Théologie bénéficie actuellement de la participation de nombreux étudiants et est en plein essor, mais sa situation financière ne laisse pas d’être assez serrée. La Société Académique se doit de soutenir, dans la mesure de ses forces, la doyenne des facultés de cette maison.
Pour la Faculté des Lettres notre société a été heureuse de contribuer encore cette année, aux frais du cours si captivant de ù1. le professeur
Jacques Pirenne.
Le laboratoire de phonétique expérimentale a été doté d’une subvention pour l’acquisition de divers instruments devant faciliter l’enseignement de la phonétique expérimentale. Le départ du professeur Georges Thudicum a nécessité une réorganisation de ce laboratoire ; nous regrettons de n’avoir pas pu y participer par une somme plus importante.
D’autre part, nous ayons été sollicités d’encourager spirituellement la création du Musée de la Parole, que M. Edouard Junod envisage ; nous lui souhaitons un grand succès.
Un subside analogue à celui de l’année dernière a été remis à M. le professeur Antoine Velleman, qui occupe avec distinction la chaire de langue et  de littérature rhéto-romanches.
Notre concitoyen, M. Henri  Wild a été encore cette année subventionné pour lui permettre de continuer ses travaux au Musée d’Art et d’Histoire, cela en concours avec le Département fédéral de l’Intérieur. Le nombre des objets de collections d’égyptologie à classer s’est révélé plus considérable qu’on ne s’y attendait. On a constaté la présence d’objets ou de documents dignes d’être publiés, d’aucuns portant des noms royaux, telle une bague identifiée au nom de Tout-Ankh-Amon.
Après un examen, qui n’a pu être poussé dans les détails du Séminaire de français moderne, dont comme vous le savez l’administration est entre les mains du distingué professeur. M. Alexis François, nous avons pu constater que sa situation nous permettait de renoncer à notre allocation cette année, ce qui a été un allègement important pour nos finances. Il est clair que si des circonstances plus défavorables devaient se présenter, nous étudierions la possibilité de subventionner à nouveau cet organisme adjoint à notre Université, celui lui est un complément si utile et où professent des hommes de grande valeur.
A ce propos, disons cependant qu’il n’est pas dans la politique de la Société Académique de subventionner tel1e ou telle institution universitaire
indéfiniment. Nous sommes heureux d’appuyer les nouvelles initiatives et de les aider à se lancer ; nous nous félicitons de pouvoir donner de temps à autre un coup de main dans les périodes difficiles, mais il nous semble capital que les organisations créées arrivent à se subvenir par elles-mêmes.
A la Faculté de Médecine  M. le professeur Raoul de Seigneux a reçu une somme pour compléter sa collection anatomique et nous avons
manifesté l’intérêt que nous cause l’activité de M. le professeur Albert Jentzer en lui procurant, avec le concours de la Commission administrative de l’Hôpital, les moyens d’acheter, pour la Clinique chirurgicale, un nouvel appareil de métabolisme basal, l’appareil de modèle ancien étant devenu irréparable.
Les recherches remarquables entreprises par M. le professeur Jean-Amédée Weber, à l’Institut d’anatomie normale, sur les terminaisons nerveuses que l’on peut apercevoir dans le corps des vertébrés à sang froid étaient handicapées par le manque d’objectifs « ultropak » : nous avons été heureux de pouvoir les lui procurer.
L’institut de Thérapeutique de la Faculté de Médecine ne possédait pas d’appareils permettant certaines recherches scientifiques touchant l’action des médicaments. C’est ce qui a poussé M. le professeur Edouard Frommel à nous demander de nous intéresser, par une subvention importante, à l’achat d’un appareil « Photomètre Zeiss Pulfrich » avec accessoires, pour cet Institut. Cet appareil permet de procéder à des analyses qui facilitent des investigations par l’observation de ce que deviennent les médicaments dans l’organisme, c’est à dire leur métabolisme tissulaire. M. Frommel espère pouvoir faire de gros progrès dans ses recherches.
La Faculté des Sciences est toujours une de nos principales bénéficiaires et, cette année en particulier, l’Institut de Physique dirigé par M. le professeur Jean Weiglé a reçu une somme importante pour l’acquisition d’un amplificateur redresseur et générateur d’ondes courtes et deux oscillateurs.
M. le professeur André Mirimanoff a été mis en mesure d’acquérir une étuve électrique. Il nous a plu d’encourager un jeune professeur à l’occasion du transfert du Laboratoire de Pharmacognosie et de Pharmacie galénique dans des locaux plus spacieux.
Nous avons cherché à faciliter les travaux de M. le professeur Kurt Meyer, à l’Institut de chimie organique et inorganique, dans ses recherches sur la constitution de l’amidon et du glycogène, en lui aidant à se procurer une photomètre Pulfrich ; cet instrument permet des mesures de coloration et de dosages précis et rapides.
C’est nous est un privilège d’avoir pu manifester notre respect et notre admiration pour l’activité scientifique de M. E. Penard, en acquérant et
diffusant un certain nombre d’exemplaires de sa brochure « Protozoaires et Psychologie ». M. Penard est un savant octogénaire bien connu par ses remarquables travaux sur les protozoaires et son opuscule est utile aux étudiants en zoologie et botanique.
Le jardin alpestre de Bourg-Saint-Pierre nous a réservé une petite émotion; en effet, un incendie sans conséquence sérieuse s’y était déclaré dans le courant du mois de juin. Par ailleurs, le concours de Ia Confédération nous est toujours acquis.
Notre subvention habituelle à la Bourse Gallatin a été accordée.
La Maison Maison internationale des Etudiants est une Institution complémentaire indispensable de l’Université. Elle se développe beaucoup et mérite d’être appuyée ; aussi ne pouvoir 1ui donner qu’une modeste subvention de sympathie, à l’occasion de ses travaux d’amélioration, a été une cause de regrets réciproques, mais cette organisation éminemment utile ne rentre pas statutairement dans notre sphère d’activité.
Nous avons un instant caressé l’espoir de voir à nouveau l’« Edouard Claparède» fendre les flots de notre Léman. En effet, le service hydrographique fédéral nous a pressentis pour son utilisation en vue de sondages dans les eaux genevoises. En même temps, M. le professeur Emile André aurait pu opérer pour son compte avec ses étudiants.
Hélas, ce n’est pas l’« Edouard Claparède » que vous avez pu voir évoluer ces temps-ci ; c’est un bateau certainement moins élégant mais occasionnant moins de frais, paraît-il.
Le prix Gillet-Brez a été décerné en juillet 1942 aux élèves ayant obtenu le 1er rang aux examens de maturité au Collège de Genève, après 2 ans
d’études. Ce sont :
Pour la section classique : M. Georges Candardjis,
Pour la section réale latine : M. Jean-Paul Buensod.
Pour la section Moderne : M. Charles Stickel.
Pour la section technique : M. Jean-Pierre Cattaneo,
Les voyages à l’étranger sont à peu près exclus actuellement, mais les expériences faites en Suisse ne sont pas moins utiles à ces jeunes gens, quand ils savent voir et réfléchir.
Comme d’habitude, la Société Académique est conviée à se faire représenter à différentes manifestations qui intéressent la vie universitaire et elle le fait toujours avec le désir de s’incorporer autant que possible à la vie de l’Alma Mater. Nous signalerons, cette année, le Congrès dentaire national, les jubilés de MM. les professeurs Pittard et Métral, le 25ème  anniversaire de la création de la Faculté des Sciences économiques et sociales qui a été célébré avec beaucoup d’entrain par les professeurs et étudiants. Nous nous sommes fait représenter aussi à l’inauguration
des bustes des professeurs Borgeaud et Ascanazy. Le Dies Academicus et la séance d’ouverture des cours ont été célébrés comme d’habitude.
La Société Genevoise d’Instruments de Physique a fêté grandement le 80ème anniversaire de sa fondation. Nous avons répondu à son invitation d’assister à cette journée. C’est un de ces contacts avec l’industrie qui sont précieux. A la tête de cette Société et dans son Conseil d’administration se sont trouvés et se trouvent encore des hommes qui ont honoré l’Université par leur enseignement ou leur pays par leur génie scientifique et créateur.
Comme vous le savez, le Fonds Théodore Turrettini a été complété par un versement de la Société Genevoise des Instruments de Physique à Fr. 2o.ooo,-.
Un règlement pour l’organisation d’un concours a été élaboré et les conditions du prix Théodore Turrettini sont affichées depuis le mois de mai
dernier dans les locaux de l’Université. Il a été largement distribué. Nous espérons que de nombreux mémoires nous seront remis avant le 3o juin 1944 et que les résultats du concours contribueront au développement des applications de la science au génie civil et à l’art de l’ingénieur.
Votre président a eu l’occasion de prendre contact, ce printemps, avec la Société Académique Vaudoise, dont nous sommes membres, et il semble qu’il soit utile de développer les relations avec les sociétés sœurs des autres universités en commençant par celle qui est la plus rapprochée. Nous faisons bien des vœux pour le développement de cette société, convaincus qu’une saine émulation entre nos deux comités ne peut être que profitable à la science dans notre pays.
Nos relations avec M. le Président du Département de l’Instruction publique et les autorités universitaires sont toujours empreintes c1’une grande cordialité; nous en sommes heureux et honorés.
Le professeur Pittard, pendant son rectorat, s’est toujours spécialement intéressé à notre activité et nous lui en sommes très reconnaissants. Son amour pour l’Alma Mater crée chez lui une ardeur très grande à étudier et à envisager toutes les solutions pouvant contribuer à son développement.
Nous sommes certains que M. le professeur Eugène Bujard, Recteur actuel, maintiendra ces traditions et nous nous réjouissons de la collaboration que nous aurons avec lui et nous pouvons l’assurer que nous lui apporterons tout le concours possible.

Mesdames et Messieurs,

Je me demande quelquefois ce que deviendrait votre président sans l’appui inlassable et fraternel de ses collègues du Comité, en particulier de son trésorier, M. Charles Gautier, et de son secrétaire, M. Augustin Lombard. Je leur exprime à tous mes sentiments de très vive gratitude et surtout à ceux d’entre eux qui ont fonctionné antérieurement comme présidents.
Je ne veux pas passer sous silence la distinction dont a été l’objet notre collègue M. Louis Blondel, auquel a été décerné le titre de docteur  honoris causa de la Faculté des Lettres. Nous le félicitons de cette distinction si méritée, car vous connaissez tous bien l’activité qu’il déploie qu’il déploie dans notre ville, avec intelligence et modestie. Nous lui devons une très intéressante conférence à notre assemblée de l’an dernier, dont nous le remercions vivement »

Mesdames et Messieurs,

Il faut s’étonner qu’au milieu d’un monde bouleversé, dans une ville frontière que les avions porteurs de mort survolent, dans laquelle on peut
assister à l’arrivée clandestine de réfugiés témoins de mille misères et victimes d’un sort tragique, nous puissions encore construire dans 1a tranquillité et la sécurité. Cette tranquillité est, en effet, un sujet d’étonnement pour les étrangers de passage dans notre pays et il est bon que nous réalisions profondément ce privilège. Sachons manifester notre reconnaissance à l’égard de nos autorités cantonales et fédérales et qu’elle s’élève aussi en Haut vers la Providence qui nous a protégés.
L’activité de la Société Académique est plus utile et nécessaire que jamais, en une période où il faut donner l’exemple de travail, de construction, de sérénité et de persévérance. Il faut que, par son activité, elle manifeste sa foi dans un avenir meilleur pour tous où la science pourra déployer ses effets non point pour la destruction des hommes et des choses mais pour leur vie toujours meilleure et en commune fraternité. L’Université de Genève a toujours été une œuvre de foi à laquelle tous les membres de la Société Académique de Genève
doivent et veulent participer constamment.

Gustave HENTSCH, président