Rapport annuel de la présidence 1942-1943

Mesdames, Messieurs,

Le 55ème exercice de votre Société a été un exercice de recueillement et de préparation.

Comme nous vous le disions l’an passé, le recrutement de nouveaux membres doit être une de nos premières préoccupations, Les rangs de nos sociétaires, chaque année, sont décimés par l’inexorable faucheuse; en effet, 22 membres parmi nos plus fidèles nous ont quittés; ce sont
Melle A. Ardin, Mes Théodore Lullin, Paul Oltramare, Jacques-louis Reverdin, Sorret-Lullin, MM. Camille Aubert, Dr Georges Audeoud, Charles Bachofen, Jacques Brun, François de Candolle, Charles <chatillon, Paul Des Gouttes, Edmond Georg, Charles Gonin, Jean Graber, René Hentsch, Alfred Olivet, Dr Otto Pluss, John Revilliod de Budé, Dr R. Schweizer, Frédéric Wefel, Charles Weibel.
Nous adressons une pensée de reconnaissance émue à leur mémoire.
Pour les remplacer, il faut intéresser à notre activité de larges sphères de notre population.
Nous avons donc adressé des rapports ct invitations à beaucoup de personnes qui devraient être, si je puis m’exprimer ainsi, parmi nos premiers appuis. Beaucoup ont répondu et nous avons ainsi obtenu l'adhésion de 128 nouveaux membres dont quatorze membres à vie. Nous les remercions vivement et leur souhaitons la bienvenue ; j’espère qu’ils sont nombreux aujourd’hui dans cette salle. Après déduction de 5 démissions ou radiations et de 22 décès, le nombre de nos membres s’établit à 824 dont 395 membres à vie.
Nous sommes très encouragés par ces nouvelles adhésions et nous espérons qu’elles seront suivies de beaucoup d’autres, Mentionnons celles de nos sociétés sœurs: la Société Académique Vaudoise,
le Zürcher Hochschulverein. La Freiwillige Akademische Gesellschaft de la Ville de Bâle, déjà membre, nous a fait un don de Fr. 200.-. Nous sommes heureux de voir nos relations se développer au-delà de nos frontières cantonales. Des échanges de vues que nous voudrions fréquents ne peuvent qu’être utiles à nos activités. Aussi nous sommes-nous inscrits comme membre du Zürcher Hochschulverein.
Poursuivant notre activité financière, nous avons donné à la Faculté Autonome de Théologie une subvention semblable à celle de l’année dernière pour l’enseignement de l’histoire. Les cours de cette Faculté ont été suivis au semestre d’été 1943 par 71 étudiants et 52 auditeurs et parmi eux 53 étudiants candidats réguliers au baccalauréat, chiffre qui n’avait pas encore été atteint dans notre siècle. Sa bibliothèque s’est enrichie et les cours de privat-docents de personnalités éminentes sont plus nombreux.
A la Faculté des Lettres, nous avons, sur les ressources du Fonds Schwitzguebel, remis encore cette année un subside pour la Chaire de Langue et de littérature rhéto-romanches, occupée brillamment par M. le professeur Antoine VELLEMAN.
De même, nous avons suivi et épaulé financièrement les travaux de M. Henri Wild au Musée
d’Art et d’Histoire. Il a terminé maintenant le classement des objets des collections d’égyptologie et constitué un fichier pratique et utile.
Répondant à un pressant désir de la même Faculté, nous nous sommes intéressés financièrement,
en collaboration avec les Universités de Bâ1e, Berne, Fribourg et Zurich, à la création
d'une revue de littérature et de philologie classique, le « Musewn Helveticum »- Ce périodique doit combler une lacune en Suisse et permettre aux savants de publier leurs travaux relatifs aux différentes disciplines, dont l’ensemble constitue la science de l’antiquité classique. Nos professeurs en Suisse utilisaient jusqu’ici les revues étrangères. Vu les circonstances actuelles, cette création a paru très souhaitable et les cinq universités se sont entendues pour créer un fonds de lancement devant assurer la publication de la revue pendant trois ans. Durant cette période, il serait possible d’assurer l’existence de ce périodique et d’en vérifier la vitalité. Ni l’Université ni la Faculté des Lettres n’ayant de fonds pour participer à ce projet, la Société Académique, après une étude approfondie, a décidé d’assurer la part de l’Université de Genève. Nous sommes heureux de collaborer ainsi, avec d’autres universités, à une œuvre commune à laquelle nous souhaitons un beau succès.
Grâce à notre allocation, le Laboratoire de Phonétique expérimentale, dirigé par M, le professeur
Albert Séchehaye, aura les moyens d'acquérir un mesureur de fréquence, complément utile des appareils donnés l’année dernière. Destiné à établir des courbes d’intonation, il rendra de grands services en économisant dans les calculs beaucoup d’un temps qui sera mieux utilisé à des travaux intéressant directement l’enseignement.
La Faculté des Sciences Economiques et Sociales ayant, du fait de la guerre, limité ses
dépenses à un strict minimum, s’est trouvée brusquement en face de la nécessité d’envisager de
gros frais de reliure. Nous 1ui avons accordé la moitié de la somme nécessaire, à payer en deux
ans. Les ressources de la Bibliothèque de la Faculté pourront être ainsi mieux utilisées par les étudiants et les lecteurs qui se servent de ces collection.
Le professeur Dr Leuthardt, de la Faculté de Médecine, a sollicité notre appui pour l’acquisition
d’un appareil de Warburg. Moyen de recherche des plus importants dans le domaine de la biochimie moderne, cet instrument sert avant tout aux investigations du métabolisme des tissus isolés, sujet principal des expériences en cours. Jusqu’à présent, l’Institut de Chimie Physiologique utilisait un appareil prêté par le Laboratoire chimique de la Clinique médicale à Zurich, laquelle est obligée de le reprendre.
Nous avons accordé un crédit pour compléter la somme nécessaire à cet achat pour 1equel 1a Faculté avait déjà obtenu le concours de la Maison Hoffmann la Roche & Cie à Bâle.
Nous avons, cette année encore, fait bénéficier l’Institut de Plastique Anatomo-Chirurgicale de l’infatigable professeur de Seigneux d’une subvention pour la confection d’un moule permettant d’obtenir des crânes artificiels sur lesquels les étudiants peuvent travailler et s’exercer avant
d’entreprendre ensuite des opérations sur des patients.
De même, nous avons accordé à M. le professeur Jentzer, pour la Clinique Chirurgicale qu’il
dirige avec tant de compétence, une subvention lui permettant de se procurer une vessie artificielle, grandeur naturelle, provenant de l’Institut susmentionné et dans laquelle on peut placer les fac-simile d’affetions diverses : on enseigne de cette façon un chapitre important de chirurgie sans avoir recours à des malades.
L’Institut de Médecine dentaire ayant besoin d’un appareil Metaphot Bosch s’est adressé à la Société Académique pour obtenir les fonds nécessaires à son acquisition. Nous sommes heureux de pouvoir faire quelque chose pour cet important Institut qui, depuis longtemps, n'avait rien sollicité de nous. Il est intéressant de e munir d’un appareil permettant des examens microscopiques plus précis et développés de la structure des tissus de l organe dentaire.
A la Faculté des Sciences, le professeur Wenger désirait un colorimètre pour le Laboratoire de Chimie analytique. En complétant la subvention faite l’an dernier à M. le professeur Kurt Meyer pour l’Institut de Chimie organique et inorganique, il a été possible, par l’achat d’un deuxième jeu de cuves, de permettre l’utilisation de l’appareil par les deux laboratoires. I1 a déjà été fort utile pour le travail de thèses d’étudiants.
Après avoir constaté que faire naviguer notre bateau l’«Edouard Claparède » était depuis bien des années impossible, vu le manque d’essence, que si sa coque était encore en bon état, son moteur déjà bien ancien était d’un rendement coûteux, que son entretien, même alors qu’il était en cale sèche, grevait le Fonds Edouard Claparède assez lourdement, nous avons préféré le vendre, malgré le prix peu é1evé offert, la Commission dudit bateau ne s’y étant pas opposée. Il y aura lieu d’étudier l’emploi du Fonds Edouard Claparède et l’activité de la Commission, qui devrait élargir son champ d’action en n’excluant aucune étude scientifique (sciences naturelles, physique, géographie),car l’étude scientifique du lac est en sommeil. Le Comité regrette de constater la réduction de l’activité, si féconde dans le passé, de la Station de Zoologie lacustre, fondée par Emile Yung. Nous espérons qu’elle trouvera les moyens de progresser à nouveau.
M. le professeur Fernand Chodat, responsable du jardin alpin La Linnaea à Bourg-Saint-Pierre, a constaté avec regret que l’affluence des étudiants y était très faible, à cause du manque de logement dans les petits hôte1s du village, retenus à l’avance par l’armée et en raison des conditions financières modestes des étudiants tant suisses qu’étrangers: et, pourtant. Les laboratoires de botanique à Genève avaient été très fréquentés par eux pendant les derniers semestres d’hiver. Les Frais occasionnés par les études complémentaires posent une série de problèmes relatifs à l’organisation future de nos centres de recherches, après la suspension imposée des cours de vacances.
Malgré ces difficultés, une quinzaine d’étudiants ont fait, avec leurs professeurs, une excursion de quatre jours dans les Alpes avec centre à La Linnaea.
Au mois d’août le Dr E. Frey de Berne, lichénologue, ayant fait de Bourg-Saint-Pierre son centre de recherches, les matériaux lichénologiques du laboratoire du jardin ont pu être
complétés.
En outre, le professeur Chodat s’est occupé, avec l’aide de M. Dorsaz, le jardinier, de faire des
échanges de plantes avec le jardin Floralp de Champex et de créer deux nouvelles rocailles.
L’établissement de rocailles demande, chose curieuse à dire, des recherches assez longues de
façon à trouver la qualité et les énormes des pierres nécessaires.
M. Chodat se félicite de la création d’une station de botanique expérimentale au Jardin botanique de Genève, qui lui permettra d'effectuer des travaux au bénéfice de La Linnaea, pratiquement
irréalisables précédemment.
Si le Fonds Auxiliaire des Archives a peu acheté, le Fonds Auxiliaire de la Bibliothèque Publique
et universitaire a fait, cette année, des acquisitions assez importantes. Signalons, à côté de différentes belles reproductions de manuscrits et cartes anciens, un recueil de psaumes de Claude Lejeune, Genève, 1617, petit album in-4 degré très rare.
Le Fonds Moynier a procuré 23 publications à la Bibliothèque publique et universitaire.
L’Université, possesseur de bien des fonds à destinations spéciales, n’a aucunes ressources propres pour des besoins sociaux ou scientifiques nouveaux, Nous avons jugé à propos, cette année, de lui faire un modeste don pour ses œuvres sociales, qui vont se développant, telles que Maison des Etudiants, sports universitaires, etc.
Le prix Gillet a été décerné en juillet 1943 aux élèves ayant obtenu le premier rang aux examens
de maturité au Collège de Genève, après deux ans d'études. Ce sont :
M. Jean Hoerni, section classique Fr. 4oo.-
M. Emile Bonard, section latine . Fr. 4oo.-
M. Roger Schwarz, section scientifique Fr. 4oo.-
Aucun élève de la section moderne n'ayant eu de notes suffisantes, le prix n'a pas été distribué.
Nous avons représenté votre société aux différentes manifestations universitaires. Citons le Dies
Academicus, les séances d'ouverture des cours, l'inauguration des laboratoires de physiologie (professeurs Wyss et Leuthardt), l’assemblée générale des Presses Académiques et celle de la Fédération des Sociétés Savantes, le XIè Congrès des Cliniciens Suisses, 1a séance dans laquelle 1a Société de Géographie a remis à M. le professeur Eugène Pittard sa médaille d'or, distinction qu’elle octroie en vertu des dispositions testamentaires de M. Arthur de Claparède.
Que dire de nos relations tant avec M. le Président du Département de l’Instruction publique qu’avec l’Université si ce n’est qu’elles sont toutes faciles et agréables et que les cultiver est un plaisir.
Les membres des Commissions du Fonds Auxiliaire de la Bibliothèque publique et universitaire,
du Fonds Moynier et du Fonds Emile Plantamour ont été réélus sans changement pour trois ans.
Mes collègues du Comité sont toujours animés d’un grand désir de servir l’Université et l’on ne fait jamais appel en vain à eux. Bien à contrecœur, notre secrétaire M. Augustin Lombard
nous a priés de le relever de ses fonctions, trop occupé par ailleurs. Nous le remercions de son
activité. Il a été remplacé par M. Marc Borgeaud et nous 1ui avons adjoint comme vice-secrétaire
M. Roger Firmenich.

Exercice de recueillement disions-nous. En effet les allocations citées plus haut sont peu nombreuses; elles ont atteint au total un peu plus de Fr. 20’000, chiffre dépassant seulement de quelques centaines de francs celui de l’année précédente. Ainsi, le tableau que je vous ai brossé de notre activité est assez modeste, si je le compare de celui de bien d'autres années antérieures. Or, Mesdames et Messieurs, souvenons-nous un instant la souscription populaire si réussie en 193o, qui nous a permis de créer un Fonds pour l’Université de Fr. 735’000. Souvenons-nous que le but était d’assurer à l’Université, par une puissante aide financière, le maintien de la situation éminente qu’elle occupe aussi bien dans notre pays que dans 1e domaine international où elle n’a cessé jusqu’ici de briller en étendant sa renommée. Nous sentions depuis longtemps 1a nécessité, tant pour notre Société que pour l’Université de pratiquer une politique de développement plus ordonnée que dans le passé et cela en réduisant le nombre des petites subventions pour en accorder de plus massives. En disposant des revenus d’un pareil fonds, on pouvait faire des dons très importants tous les deux ou trois ans. Mais les événements, la crise économique et financière des années suivantes nous ont obligés de modifier les directives que nous nous étions fixées.
L’Etat appauvri ne s’est pas trouvé en mesure de faire face aux besoins urgents et alors nous
avons distribué le mieux possible une grosse partie de notre nouveau capital, pour permettre aux différentes facultés le développement normal de leurs moyens d’étude. Nous avons encore, sous
la direction de notre collègue M. F. Gardy, fait faire plusieurs études de reconstruction, d’abord, puis d’agrandissement de 1a Bibliothèque publique et universitaire et consacré à l’aménagement intérieur de son bâtiment une somme de Fr. 300’000.-. Or, notre Fonds pour l’Université ne dispose aujourd’hui que d’un capital de Fr. 160’000.- environ. I1 ne nous permet plus, à moins que vous ne nous donniez de nouveaux moyens de l’enrichir, de poursuivre le programme dans sa forme prévue.
1942-1943, exercice de préparation ! car M. le Recteur et professeur Bujard nous a procuré
une grande joie en juin dernier en nous commentant, dans une séance du Comité, un programme de développement de notre Alma Mater.
Reprenant certaines suggestions de son prédécesseur, M. le Professeur Eugène Pittard, les développant, y ajoutait de nombreux éléments nouveaux, il a élaboré un plan condensé général.
Or, M. le Recteur fixe un but à réaliser progressivement et à atteindre clans un délai d’une vingtaine d’années. Il prévoit 1es quartiers où seront installées les diverses facultés avec les extensions à leur donner au plus tôt et celles qui pourront venir ultérieurement. Quartier des facultés des sciences morales et des services administratifs aux Bastions, quartier de la Faculté de Médecine et instituts connexes près de l’Hôpital, quartier de la Faculté des Sciences dans les terrains avoisinant l’Èco1e de Médecine actuelle, etc. Ce projet n’a pas
la prétention de grandeur de ceux des universités de Bâle et Zurich : sans être aussi vaste, il pourra permettre à Genève de garder son rang de ville universitaire de premier ordre.
C’est un beau programme, dont la réalisation demandera du temps, des efforts soutenus et coordonnés, des moyens financiers importants.
Rien ne peut se faire sans le plein accord des autorités qui ont été nanties dès l’abord; et il faut se réjouir de voir M. le Président du Département de l’Instruction publique s’intéresse vivement au développement de l’Université et donner à ces projets le sceau de sn pénétrante intelligence et de ses vues larges et élevées. On procèc1e maintenant aux études plus détaillées en collaboration avec la Commission administrative de l’Université. Il faut préciser le programme, l’harmoniser avec celui que l’Etat a préparé et qui a déjà reçu un commencement d’exécution pour la reconstruction de l’Hôpital et le développement des instituts connexes. C’est un travail difficile et compliqué, mais qui doit être effectué avec énergie, activement et aussi joyeusement. Il faut éviter la dispersion des efforts: les efforts individuels, si louables soient-ils, en raison de leur individualisme souvent trop prononcé coûtent cher et se nuisent réciproquement. Pour faire de grandes choses, l’intelligence de chacun ne
suffit pas, il faut l’entente et 1a volonté de coordination.
Sachons voir loin et suffisamment grand pour que dans 10 ou 20 ans on n'ait pas à tout recommencer. Il ne faut pas que notre l’Université ressemble à certaines villas de nos campagnes
où à côté d’un bâtiment principal on a construit dans un coin un garage, dans un autre un poulailler, dans un troisième monté un clapier en tôle ondulée et dans un quatrième, que sais-je,
un hangar à outils de jardin, sans oublier la niche du chien !
Les indications données nous ont montré l’ampleur des projets, Que pouvons-nous faire avec
nos modestes ressources ? Nous avons offert, pour commencer, de nous intéresser aux études des projets en les subventionnant, puis d’apporter notre contribution à la propagande nécessaire,
car il convient que les projets envisagés soient connus non seulement de vous, membres de la
Société Académique, mais du public, de nos concitoyens. Il faut que l’on comprenne mieux dans notre population que l’Université est non seulement une nécessité pour le développement spirituel et intellectuel du pays, mais aussi pour son développement économique. II faut, pour que le gouvernement responsable puisse disposer des moyens financiers nécessaires que les citoyens dont il émane soient convaincus que la qualité et les connaissances des travailleurs, tant ingénieurs ou patrons que contremaîtres, ouvriers ou employés sont nécessaires, que la science cultivé dans le silence du cabinet du chercheur ou dans les laboratoires est la directrice indispensable pour l’obtention des produits bons et utiles, pour le développement intellectuel et spirituel de tous
Cherchons à éviter que nos industriels, aussi bien que nos intellectuels, n’aillent trop fréquemment chercher ailleurs ce que nous devrions pouvoir leur donner ici.
Dans les siècles passés, nos ancêtres ont consenti de lourds sacrifices, même en temps de misère
de guerre, tant pour leur Collège, leur Académie pour leurs fortifications. Tous y participaient et nous, cherchant à être des fils dignes de leur pères, nous voulons que cette Université soi à même d’attirer à elle toutes les forces vives du pays, tous ceux qui sont capables de la faire progresser. Elle doit être un instrument de premier ordre, et de qualité supérieure et il est bon pour y arrive d’unir les efforts de l’Etat et des particuliers.
Nous avons souligné, dans notre dernière assemblée, le calme de la vie dans notre patrie environnée de toutes parts de pays où règne la guerre avec son cortège de tragédies, disette, persécutions, déportations, internements, où la valeur de la vie humaine a perdu toute importance, nous exprimions notre reconnaissance envers li
Providence de pouvoir encore construire en tranquillité bien qu’avec des difficultés accrues. Par
tout, les efforts de la science aboutissent à la création d’engins de destruction et à des œuvrer
de haine et chez nous, on peut, quel privilège mais quelle responsabilité, travailler pour la paix dans la justice et l’amour. Vous le sentez, n’est-il pas temps de nous unir pour faire quelque chose de grandement constructif ?
Nous souhaitons donc ardemment que le programme détaillé soit bientôt prêt pour que 1'or
puisse alors bien vite en commencer l’exécution.
La Genève intellectuelle et spirituelle doit cela à son passé: Noblesse oblige !

Gustave HENTSCH, président