Rapport annuel de la présidence 1962-1963
Augustin LOMBARD, président
15 novembre 1963
Mesdames et Messieurs,
Je déclare ouverte la 75ème Assemblée générale de la Société Académique.
Suivant une tradition à laquelle nous attachons un grand prix, plusieurs membres de nos Autorités ont répondu à notre invitation ou se sont fait représenter. Je les salue et les remercie d’être venus montrer l’intérêt qu’ils portent à notre activité.
Monsieur le Recteur Jean Graven me permettra de l’accueillir par un message particulier. Tout d’abord, nous sommes ses hôtes et l’Aula est vraiment le cadre le mieux adapté aux exposés qui vont suivre.
Monsieur le Recteur, vous êtes ici entouré de vos pairs, du Vice-Recteur, de doyens, de professeurs et du Secrétaire général. Par votre présence, Messieurs, vous nous permettez de vous exposer directement les étapes de notre action et d’établir un contact hélas bien bref mais combien utile entre notre Société et les Autorités responsables de l’Université. Vous sentirez certainement qu’au-dessus d’un simple énuméré de nos allocations, il passe dans nos travaux le souffle que nous ont transmis les donateurs et nos membres, souffle empreint du désir de suivre avec générosité et compréhension la tâche que vous accomplissez si dignement.
Mesdames, Messieurs,
Dans ce rapport qui se veut bref mais que vous doit cependant votre Comité, je commence par quelques points d’activité d’ordre interne. Le Comité, aidé de Madame Gérard Martin comme secrétaire administrative, a étudié les demandes sur lesquelles nous reviendrons dans un instant.
Il a groupé les textes de ses règlements, legs et fondations en un fascicule polycopié qui sera remis sur demande à l’Etat et aux organismes qui désirent faire appel à nos ressources : Université, facultés ou laboratoires.
Une plaquette d’information a été publiée. Elle a fait l’objet de nos soins et nous l’avons distribuée à tous nos membres. C’est sous une forme avenante, un recueil d’information sur les buts de la Société et sur son activité pendant ces 30 dernières années. Elle sera envoyée, par la suite, aux anciens étudiants maintenant établis dans la vie. Ayant passé par une Faculté ou par l’autre, ils ont certainement bénéficié de notre action et leur adhésion comme membres nous est très utile.
Le discours de M. le Conseiller fédéral Wahlen a également été publié par nos soins. Il a été prononcé lors de notre dernière Assemblée générale et a éveillé le plus vif intérêt au-delà de notre réunion. Il nous a été demandé de plusieurs côtés et nous l’avons distribué au Collège, à l’Institut des Hautes Etudes internationales et au Département Politique Fédéral.
Ces tâches diverses ont sollicité à maintes reprises les membres du Comité.
Je leur exprime ici notre gratitude, m’adressant particulièrement au Trésorier, M. Jean-Jacques Gautier et au Secrétaire, M. Philibert Lacroix. De lourdes charges pèsent déjà sur leurs épaules et ils ont été atteints dans leur santé.
Cela n’a pas diminué pour autant leur activité à notre égard. Je remercie encore M. J.-J. Gautier de sa présidence qu’il a assumée avec compétence et une connaissance approfondie des rouages de nos finances, Votre Société a été représentée à plusieurs reprises par son Président, en particulier à l’inauguration de la station expérimentale d’Endocrinologie de l’Université, au 125me anniversaire de la Société d’Histoire et d’Archéologie, au Centenaire de l’Athénée et à l’Association des Anciens Etudiants de l’Université. Nous remercions ceux qui nous ont invités et qui ont permis d’agréables et utiles contacts.
Nous avons eu le regret de perdre plusieurs membres en cours d’exercice, ce sont :
Membres bienfaiteurs : Mlle Emma Burkhardt.
Membres à vie : Mme Frédéric Gardy, Mme Horace Micheli, M. Georges Barbey, M. Auguste Marlétaz, Prof. Emile Guyénot, Prof. Raymond Sarasin, Dr Charles Du Bois, M. Victor Lyon.
Membres à cotisation annuelle : M. Frédéric Piguet, Prof. René Verniory, M. William Barde, Prof. Léon Walther, Dr Charles Barbezat, M. Philippe Werner, M. Jacques Peyrot.
Nous adressons nos condoléances aux familles de ces disparus et à leurs amis.
Plusieurs membres nouveaux viennent compenser ces pertes. Notre trésorier, vous en donnera les noms tout à l’heure et je leur souhaite déjà la bienvenue.
L’Université compte de fidèles et généreux amis. J’ai le plaisir de vous annoncer que nous avons reçu trois dons. Le Comité les a acceptés en votre nom. Il a exprimé sa gratitude aux donateurs et se félicite de voir notre patrimoine se développer.
Le premier nous vient du Professeur Edouard Frommel qui a remis à notre Société une somme de Fr. 100.000 pour en assurer la gestion morale et financière.
Suivant les volontés du donateur, les revenus de ce fonds sont destinés à distribuer annuellement lors du Dies Academicus, un prix récompensant alternativement un travail de théologie ou de psychologie religieuse un an sur deux et de Neuropathologie ou de psychiatrie ou de thérapeutique psychiatrique un an sur deux. Je n’entrerai pas dans les détails du règlement car là n’est pas l’essentiel. Au nom du Comité et de notre Société j’adresse au professeur Frommel l’expression de notre vive reconnaissance. Le don est généreux et son utilité certaine. Au-delà du geste, nous avons senti les mobiles profonds de sa décision : une tradition de famille à laquelle s’ajoute le souci de chercher avec discernement ceux qui ont besoin d’être encouragés dans leurs recherches.
Enfin la confiance marquée à notre Société montre que notre action qui se veut discrète mais efficiente, encourage les donateurs dans leurs réalisations.
Le second don vient d’un membre du Comité, M. Jean-Jacques Gautier et se monte à Fr. 50.000. Il est destiné à notre Fonds ordinaire et ne comporte pas de clauses particulières. Cette disposition est très heureuse car elle nous donne toute liberté dans son emploi. Elle ouvre un large éventail de répartition.
Le geste du donateur est de tradition dans une famille qui a donné à Genève une élite de magistrats, professeurs et savants. Veuillez accepter, mon cher collègue, l’expression de notre sincère reconnaissance pour votre générosité.
M. Blaise Genequand, à Bâle, a donné Fr. 1.000. Nous le remercions sincèrement.
Les trois donateurs se sont vu accorder le titre de membres bienfaiteurs.
La liste des allocations distribuées figure dans la version imprimée de ce rapport annuel.
L’écart est considérable ; il s’explique principalement par les sommes versées par le Fonds pour l’Institut de Physique et le Fonds du IVème centenaire.
Même si on fait abstraction de ces deux fonds, les allocations de cette année sont très largement supérieures à celles de l’année dernière.
La lecture de ces chiffres est bien sèche. Elle ne saurait suffire à notre esprit si elle n’était complétée de quelques remarques. La plaquette nous renseigne sur les allocations distribuées pendant ces 30 dernières années.
Comparons ces données à celles de ce dernier exercice après les avoir classées par disciplines et non pas par Facultés.
Ce dernier exercice se répartit comme suit :
Université, B.P.U. et dons divers : 33% ; Sciences : 28% ; Lettres : 21% ; S.E.S. : 10% ; Médecine : 3% ; Droit : 2% et Sciences de l’Education : 2%.
Les Sciences, Lettres et Université (avec la B.P.U.) gardent des parts élevées dans les demandes, alors que la Médecine et les sciences de l’Education ont moins sollicité nos ressources.
Ces changements de proportions sont courants dans notre histoire. Ils tiennent à divers facteurs parmi lesquels interviennent les renouvellements de professeurs et les aménagements de laboratoires. L’existence du Fonds National semble avoir entraîné un déplacement des demandes vers les sciences morales.
Ces chiffres sont évidemment tout relatifs et il faut rappeler ici que dans l’absolu, le montant total de nos subsides s’est considérablement élevé.
Ce bref retour sur un passé récent montre que la société Académique a pu, durant cet exercice encore, remplir sa tâche au plus près de ses statuts.
Forte de sa tradition, elle s’est ouverte aux sollicitations variées et nouvelles dans toute la mesure de ses ressources. Sa sollicitude et ses forces sont fidèlement tournées vers sa raison d’être: l’université dans le cadre de la cité.