Rapport annuel de la présidence 1979-1980

Mesdames, Messieurs,

J’ai l’honneur de vous présenter le 92e rapport annuel de votre Société.

Permettez-moi tout d’abord de rendre hommage à la mémoire des membres de la Société Académique décédés depuis notre dernière Assemblée annuelle.

Il s’agit de Mme Bernard Naef et M. Louis Glatt, membres bienfaiteurs ; du pasteur Jean Rillier, membre à vie ; de M. Eric Martin, ancien recteur ; de M. Konstantin Katzarov, qui a créé dans le cadre du Fonds général, la Fondation Katzarov ; de Mm e Cécile Bertrand, Robert Martin, Albert de Roulet ; de MM. Auguste Bernoud,  Frédéric Billon, Louis de l’Harpe, Maurice Gilbert, Louis Helfer, Jean Herbert, André Kundig, Robert Martin, Jean Piaget, Joseph Randon, Jean Wuarin.

Je n’aimerais pas clore cette liste sans adresser à la mémoire de M. André Mirabaud un hommage particulier puisqu’il avait fonctionné comme vérificateur des comptes de notre Société depuis 1962.

L’an dernier nous avions émis le souhait que les membres de l’Association des Universitaires de Genève viendraient, en joignant nos rangs, vivifier notre propre Société.

Ils ont été extrêmement nombreux à adhérer à la Société Académique puisque leur nombre, à ce jour, ascende exactement à cent personnes. II serait naturellement trop long de les nommer individuellement, que ce soit des membres à vie ou que ce soit des membres payant une cotisation annuelle.

Je souhaite à tous ces membres la bienvenue. Ils prouvent par là leur attachement à l’Université et à son développement.

Enfin, j’aimerais adresser des remerciements tout particuliers à deux membres bienfaiteurs pour leurs dons généreux. Il s’agit de MM. Lombard, Odier & Cie ainsi que de M. Raymond Racine.

Vous serez sûrement intéressés, comme le veut la coutume, de connaître le total des allocations versées au cours de l’exercice qui vient de se terminer.

Nous avons donc versé (liste énumérée dans la rapport imprimé).

À ce propos il est bon de rappeler que le Comité a modifié le règlement du Fonds Gillet pour permettre l’attribution des prix pour chacune des quatre sections pour l’ensemble des Collèges de Genève et non plus seulement comme auparavant, au seul Collège Calvin.

C’est donc un total de Fr. 236’756,- qui a été distribué cette année. Cette somme est inférieure aux montants accordés l’année dernière.

Nous rappelons que certains Fonds, de par leur nature et leur règlement, ne peuvent être attribués régulièrement alors que d’autres sont souvent sollicités au-delà de leur revenu disponible.

Le Comité souhaite à cet égard que se développent des dons ou des legs sans affectation particulière qui permettraient une plus grande souplesse dans l’attribution des subsides ou des bourses.

Ayant été par ailleurs moins sollicités que l’an dernier, il nous a été possible d’augmenter nos réserves. Le résultat de la gestion du Patrimoine continue à être satisfaisant.

La totalité des actifs gérés par la Société Académique s’élève à Fr. 9’500’000,- et est en hausse de 3% par rapport au 30 septembre 1979.

En plus de cette appréciation en capital, il faut encore mentionner les revenus du portefeuille qui, pour la première fois, ont dépassé la somme de Fr. 400’000,- et qui représentent un rendement de 4,2 % sur nos placements.

Si l’on déduit de nos revenus bruts (Fr. 400’450,-) les réserves statutaires que nous sommes tenus de constituer (Fr. 54’711,40) et nos frais généraux (Fr. 18’216,40) et que l’on y ajoute les cotisations et dons de nos membres (Fr. 11’395.-), on obtient une somme de (Fr. 338’917,20), c’est-à-dire le montant net des ressources qui a été mis à disposition de votre Comité lors du dernier exercice et qui dépasse assez largement, comme vous pouvez le voir, le total des subventions que nous avons distribuées. La différence, un peu plus d’une centaine de milliers de francs, est donc temporairement mise en réserve et servira à l’avenir à augmenter d’autant le total de nos attributions.

Nous tenons particulièrement à relever les dons de nos Banquiers MM. Pictet & Cie, de la Fondation Dumahu ainsi que Melle Marguerite Maire. Nous exprimons notre reconnaissance à ces généreux donateurs.

J’aimerais évoquer un aspect de notre activité qui ne figure pas au bilan ; ce sont nos chalets de Boug-Saint-Pierre qui relève du Fonds du jardin alpin « la Linnaea » dont notre Société est propriétaire et qui continuent à rendre de grands services à l’Université. Ces chalets sont fréquentés aussi bien par les sportifs que par les scientifiques car c’est une base de départ merveilleuse pour les excursions ou les promenades d’études.

Sur le plan interne, votre Comité doit être partiellement renouvelé. Les Mandats de MM- Gille Colomb, Guy Demole, André Fatio, Roger Firmenich, Gérard de Haller, Roger Helg, Augustin Lombard et de votre serviteur sont échus. Tous ces Messieurs acceptent une réélection.

L’un de nos vérificateurs des comptes étant décédé comme vous l’avez entendu au début de ce rapport, nous sollicitons de votre part son remplacement par M. Pierre Mirabaud, actuel associé de MM. Mirabaud & Cie,

Enfin, notre secrétaire, Mme Jacqueline Empeyta, a exprimé le désir de cesser son activité. Je me permets de la remercier ici très vivement pour l’activité qu’elle a déployée depuis plusieurs années.

Au cours d’une récente Assemblée générale mon prédécesseur pouvait dire : « De l’Université, nous n’avons que des bonnes nouvelles à vous transmettre ». Je ne saurais, Mesdames, Messieurs, être aussi affirmatif cette année.

Nous avons été une nouvelle fois attristés du déroulement des élections du Rectorat. Les remous suscités, tant à l’intérieur de l’Université qu’à l’extérieur, sont légitimes.

La Société Académique n’a pas pris part dans ce débat qui n’est d’ailleurs pas terminé.

En réalité, il appartient au Grand Conseil de remettre sur le métier la loi de 1973. Cette dernière avait incontestablement subi l’empreinte des événements de mai 68.

Il est temps, maintenant qu’un certain romantisme semble dépassé, de redonner à l’Université des structures et des moyens de gestion dignes de cette institution.

La Société Académique se préoccupe donc de la suite que le Grand Conseil entend donner aux différentes réformes qui sont proposées. Elle souhaite que tout aspect partisan et polémique soit absent des débats et que le public genevois se sente directement intéressé par cette question importante qui sera mise en discussion.

Il faut que les autorités politiques et universitaires sachent qu’elles ne sont pas seules face aux responsabilités qui sont les leurs et face aux décisions et aux plans à long terme qu’elles doivent prendre avec sérénité. Les questions de budget tout d’abord, les questions de gestion ensuite, l’orientation de la recherche et de l’enseignement enfin, ne doivent pas laisser Ia Cité indifférente.

La Société Académique qui vient encore de s’enrichir d’un nombre considérable d’anciens étudiants jouera un rôle utile à cet égard.

Mon successeur à la présidence, M. Georges Perréard saura, j’en suis certain, œuvrer dans ce sens. En lui cédant maintenant la direction de notre Société, je tiens à remercier tous les membres du Comité qui ont été particulièrement actifs et qui ont grandement facilité l’exécution de mon mandat.

 

Genève le 18 novembre 1980.

François Naef, président