Rapport annuel de la présidence 1980-1981

Georges Perréard
3 novembre 1981

 

Mesdames, Messieurs,

En vous présentant le 93ème rapport annuel de votre Société, il m’importe tout d’abord de rappeler la mémoire de ceux de nos membres qui sont décédés depuis notre précédente assemblée annuelle.

Il s’agit de : Mme Robert Fatio ; M. Georges Deriaz ; – Mme Charles Martin du Pan ; Dr René Peyrot ; membres bienfaiteur et à vie ainsi : M. Marc Chapiro ; Professeur Paul Collart ; Mme Dr Nina Fermaud ; Professeur Henri Frey ; Dr Pierre Loup ; Dr Bernard Rilliet.

Vous vous souviendrez peut-être que lors de l’exercice précédent, les fonds de notre Société avaient été relativement peu sollicités, et qu’ainsi nous aurons été en mesure d’augmenter de façon appréciable nos réserves.

Ces temps sont révolus, les ressources de la Confédération et du Canton de Genève, ne leur permettent plus aujourd’hui de faire face à l’ampleur des tâches, qu’ils s’étaient assignées dans le domaine de l’éducation. Les difficultés que connaissent les finances publiques n’ont pas manqué de se répercuter dans le domaine de l’enseignement où les restrictions de crédit sont devenues particulièrement sensibles, au moment même où l’essor des sciences et des techniques transforme profondément la vie de notre Société, et substitue toujours plus à un enseignement fondé sur les sciences humaines et la perception matérielle et directe de notre environnement, un enseignement plus abstrait fondé sur les mathématiques; aussi les tâches d’initiation et d’enseignement de l’Université, toujours vitales et importantes, ne pourront maintenir leur qualité que dans la mesure où celles de recherche et d’approfondissement connaîtront un développement important; phénomène d’autant plus marqué dans le domaine des sciences et de la médecine.

Il est bien évident aussi que les recherches entreprises dans notre Université ne peuvent se dérouler en vase clos, et qu’elles nécessitent de multiples prises {e contact avec l’étranger, contacts essentiels et enrichissants pour les professeurs, les assistants et les étudiants. On ne saurait imaginer les voir poursuivre leur activité sans que leur soit donné l’occasion de participer à des colloques, des conférences, à des recherches communes, qui intéressent en définitive l’ensemble de l’enseignement à Genève.
Cette évolution n’a pas manqué de se trouver dans le nombre et f importance des demandes dont votre Société a été l’objet ; durant l’exercice écoulé, ces demandes ont été si nombreuses que dans bien des domaines nous avons été dans l’obligation, souvent difficile, de faire un choix et de refuser et de réduire substantiellement des subventions que nous aurions accueillies avec plaisir les années précédentes.

Cette situation est devenue d’autant plus critique que la conception de la mission de l’Université que nous nous faisions s’est modifiée et élargie au cours des années.
Nous sommes tout à fait conscients que dans l’avenir celle-ci ne pourra se limiter à subventionner uniquement l’achat de matériel ou de publication mais que de plus en plus nous devrons consacrer une part importante de nos ressources à faciliter les relations avec les universités et les chercheurs étrangers, relations qui doivent permettre à nos professeurs et assistants à prendre leur juste place dans le monde de la rechercher internationale.

Pendant l’année académique qui vient de se terminer le 30 septembre dernier, nous avons distribué des allocations pour un montant total de 364’619 francs (contre 236’756 francs un an auparavant). Ce montant dépasse celui de nos ressources nettes qui se trouvaient à disposition de votre Comité, ressources qui ont atteint 321 633 francs ; nous avons dû ainsi prélever près de 43 000 francs sur nos réserves.

Nos actifs s’élèvent aujourd’hui à environ 9 000 000 de francs et vous ne serez sans doute pas étonnés d’apprendre que les résultats de la gestion ont été moins favorables que ceux des années précédentes.

En effet, la hausse générale des taux d’intérêt dans le monde a exercé une influence défavorable sur le cours des obligations, qui représentaient il y a un an une partie importante des dossiers titres ; par ailleurs le marché des actions suisses a été particulièrement décevant pendant cette période.
Si la valeur en capital de nos actifs a régressé d’un peu moins de 80% l’an dernier, les revenus de notre portefeuille, quant à eux, n’ont pas été affectés et ont atteint 372’110 francs représentant un rendement de 4.2% sur notre patrimoine.
Si l’on déduit de ces revenus sur titre, les réserves statutaires que nous sommes tenus de constituer (47 304 francs) et nos frais généraux 15’053 francs) et si l’on y ajoute les cotisations et dons de nos membres (1 1’280 francs) l’on arrive à un revenu net distribuable, à titre d’allocations de 321’633 francs.

Au moment où débute nôtre 94″ exercice, il peut être opportun de rappeler le développement réjouissant de la Société Académique et il vous intéressera sans doute de savoir que nous avons alloué au cours des 15 dernières années des subsides pour un montant total de près de 4 millions (très exactement 3 934 935 francs). Nos allocations annuelles qui en 1948 n’avaient atteint que 24 000 francs s’élevaient à 89’000 francs en 1960 pour atteindre plus de 200 000 francs en 1970 et plus de 300’000 francs actuellement après avoir même dépasse 400 000 francs en 1978.

Les allocations payées durant le dernier exercice figurent sur le rapport imprimé de cette année.

Le Comité s’est en outre penché sur la réforme des statuts, réforme rendue nécessaire par l’évolution des tâches de la Société Académique.

Datant pour partie de la fondation même de celle-ci, ces statuts n’étaient que le reflet d’une activité qui consistait uniquement à distribuer le produit des cotisations recueillies auprès de ses membres.

Les temps ont aujourd’hui changé et ainsi que les comptes de la Société vous l’ont appris, nous disposons d’une fortune de l’ordre de 9000000 de francs et de revenus dépassant 300000 francs ; il importait en conséquence à votre Comité d’en tirer les conclusions et de préparer des statuts qui correspondant à la gestion et à l’utilisation des revenus d’un patrimoine de cette importance.

La lecture des anciens statuts vous aurait appris, qu’au terme de l’article 6 il suffisait de payer une somme de 5 francs pour devenir membre de votre Société. Cette situation ne pouvait se perpétuer indéfiniment et nous ne pouvions accepter que le produit des cotisations couvre uniquement les frais d’administration. Nous avons en conséquence prévu que désormais la cotisation serait fixée par l’assemblée générale afin de tenir compte de l’évolution du coût de la vie.

Nous avons de même groupé les articles 2 et 3 de telle façon que le but de la Société soit plus clairement défini et ne prête à aucune équivoque.

Nous avons enfin estimé utile que toutes propositions qui pourraient être faites à 1’assemblée générale, le soient dans un délai de 10 jours précédant l’assemblée, de telle façon que les participants à celle-ci puissent être informés en temps opportun et que votre Comité puisse donner éventuellement un préavis, enfin qu’une décision éventuelle soit prise en toute connaissance de cause.

Il importait aussi de prévoir la possibilité de demander à l’assemblée de se prononcer au bulletin secret sur ces propositions qui pourraient lui être faites, ce qui a été réalisé par les articles 22 et 23 des nouveaux statuts que nous proposons à votre approbation.

Je voudrais enfin signaler à cette assemblée que sont arrivés à leur échéance les mandats des membres suivants: Me Georges-F. Perréard, M. Alain Dufour, Me Philibert Lacroix, M. Christian Koechlin, Raymond Racine, M. Olivier Reverdin.

Ces membres sont rééligibles et leur mandat renouvelable pour une période de deux ans conformément à nos statuts.

Je souhaite enfin que votre assemblée accepte la proposition qui lui est faite de fixer à 20 francs la cotisation pour que cette dernière constitue une contribution effective à la mission de notre Société.

J’adresse enfin mes remerciements aux membres du Comité pour l’aide considérable qu’ils m’ont apportée durant l’année écoulée et je terminerai ce rapport en formulant le souhait que notre activité soit aussi profitable dans 1’exercice à venir qu’elle l’a été dans le courant de cette dernière année.