Rapport annuel de la présidence 1995-1996
André HURST, Président
Evénements marquants de l’année:
On commencera par souligner que l’événement le plus marquant de l’année pour notre société consiste dans le fait qu’elle se porte généralement fort bien, qu’elle remplit sa tâche d’utilité au service de la recherche en suivant les dossiers qui lui sont soumis, en suscitant les efforts des uns et des autres, en s’interrogeant comme il se doit sur sa politique.
Les plus fortes attributions de l’année ont été les suivantes: Fr. 44’333.- pour un enseignement d’histoire et de culture du moyen âge byzantin à la Faculté des lettres, Fr. 24’000.- pour l’achat d’un appareil de purification des protéines à la Faculté de médecine, Fr. 20’000.- (deuxième tranche d’une attribution de Fr. 40’000.-) pour le colloque de la FAPSE à la mémoire de Jean Piaget..
Donations
Les attributions, il est juste de le rappeler, ne peuvent être décidées que grâce aux gestes généreux de donateurs qui ont soutenu notre action par des dons. Nous avons, à ce chapitre, vécu une année faste. Madame veuve Marguerite Laure Anliker a couché la Société académique sur son testament et nous a légué la somme de 5,2 millions de francs. Notre capital bondit ainsi de près de 25%. Madame Anliker prend place parmi nos Mécènes, à ces généreux donateurs, nous adressons nos sentiments de gratitude. Gratitude des mots à laquelle s’ajoutera celle des actes: les plus reconnaissants à leur mémoire seront certainement les bénéficiaires d’allocations eux-mêmes; leur travail, et les bienfaits qu’en espèrent leurs semblables, seront la preuve de ce que ces largesses n’auront pas été gaspillées.
Rencontre des présidents le 13 septembre 1996
La journée du 13 septembre 1996 a vu se réunir à Genève les présidents de « Sociétés académiques » de Suisse (ou de groupements poursuivant des buts analogues).Cette circonstance fut honorée de la présence de Madame Martine Brunschwig-Graf, conseillère d’Etat, présidente du Département de l’Instruction Publique. Le recteur de l’Université de Genève, Monsieur Bernard W. Fulpius, pour sa part, s’était fait représenter par le Professeur Martin Stettler, doyen de la Faculté de droit et ancien vice-recteur de l’Université. La journée fut consacrée, le matin, à une réflexion sur la gestion des fonds consacrés à la recherche; l’exposé de notre trésorier, Monsieur Renaud Gagnebin, suscita l’envie et l’admiration; on lança même l’idée d’un « pooling » des fonds de toute la Suisse sur le modèle pratiqué par notre trésorier pour l’ensemble des fonds de notre Société. L’idée devrait être poursuivie. L’après-midi, sous la conduite de Mesdames Gabrielle Von Roten, responsable du service de coordination des bibliothèques de l’Université, et de Madame Agnès Goda, du service de la planification des bâtiments, nos invités purent suivre une visite fort bien organisée du nouveau bâtiment d’uni-mail. A la mi-journée, et à l’enseigne de l’accord de collaboration qui lie l’Université et le Conservatoire de musique de Genève, un bref concert d’œuvres de musique de chambre de Schumann et de Schubert fut donné en l’honneur de nos hôtes dans la grande salle du Conservatoire de la Place Neuve. Le directeur du Conservatoire, Monsieur Philippe Dinkel, nous fit les honneurs de la maison.
Dialogue avec le rectorat
La prise de contact de l’an dernier a eu des suites favorables. Le 25 novembre, votre président était invité à une séance du rectorat de l’Université de Genève. Le dialogue qui s’est engagé à cette occasion va se poursuivre à l’occasion d’une invitation en retour: votre Comité recevra à son tour le rectorat lors de sa séance du 15 janvier 1997.
Petits problèmes, grands soucis
Un petit nombre de requérants se sont trouvés victimes cette année d’erreurs d’acheminement de courrier. Depuis bientôt deux ans, nous avons pris la précaution d’envoyer un accusé de réception pour toute requête qui nous parvient. De la sorte, un requérant qui ne reçoit pas dans les dix jours un tel accusé de réception doit en tirer la conclusion que sa requête s’est égarée. S’agissant de ces dossiers perdus, nous avons découvert le pot au roses, sans pouvoir encore réparer les dégâts: en effet, notre cas postale est occasionnellement confondue par le personnel de la poste avec celles de la Radio-Télévision suisse romande, service de la communication (il y a, comme cela, des choses que l’on n’invente pas…); en effet, nous trouvons dans notre boîte postale des envois qui sont destinés à cette institution: nous les remettons régulièrement sur la bonne voie. Comme, en revanche, rien ne nous a jamais été retourné de la part de la Radio-Télévision suisse-romande, et qu’on nous demande des nouvelles de dossiers qui ne nous sont jamais parvenus, on peut, hélas, supposer que notre courtoisie n’est pas payée de retour.
Renouvellement du comité
Comme chaque année, nous devons procéder à l’élection statutaire d’une moitié de notre Comité. La proposition qui vous est faite est de réélire, par ordre alphabétique, Messieurs Bertrand Cramer, Jean-Michel Dayer, Alain Dufour, Gérard de Haller, André Hurst, Ronald Mermod, Nicolas Pictet et Robert Roth. J’ajoute que votre serviteur, parvenu au terme de son premier mandat de président, vous présente par la même occasion, avec l’accord du Comité, sa candidature pour un nouveau mandat.
En outre comme nous l’avions annoncé l’an dernier, nous avons songé à compléter notre groupe à la suite du départ de plusieurs membres. C’est la raison pour laquelle nous soumettons à votre suffrage le nom de Jacques Naef. Lors d’une prochaine Assemblée une ou plusieurs autres propositions vous seront soumises.
Au chapitre des départs, nous prenons aujourd’hui congé d’un membre parmi les plus durablement fidèles de notre comité, qui fut plusieurs fois président de la société académique: Monsieur Olivier Reverdin. Il n’est pas facile de trouver les mots qui conviendraient pour saluer la constance de son dévouement à notre Société. Nous dirons donc, selon l’adage antique: res, non verba, « des actes non des mots » et l’action qui vous est proposée par le comité unanime est de remercier Monsieur Olivier Reverdin en le nommant par acclamations membre d’honneur de la Société académique de Genève.
Actions entreprises
Si les attributions auxquelles nous procédons tout au long de l’année permettent au savoir de progresser, ce que nous espérons fermement, nous ne devons pas perdre de vue ce qui pourrait faire progresser la Société Académique comme telle, on entend par là ce qui pourrait susciter la bienveillance de ses membres, permettre d’en acquérir de nouveaux, augmenter ses moyens. C’est pourquoi nous avons été heureux que certaines requêtes, parfois très modestes, nous aient permis de nous associer à des événements de nature à nous conférer une certaine visibilité. C’était en 1996 le cas des journées organisées au Musée d’Art et d’Histoire, avec le soutien de l’Université, autour de la musique dans l’Antiquité, ou, d’une manière plus visible encore, le cas des manifestations à la mémoire de Jean Piaget. En outre, vous avez reçu dans le courant de l’année la lettre qui vous était annoncée l’an dernier et qui vous indique les quelques avantages que vous pouvez désormais retirer de votre qualité de membre de la Société Académique de Genève. Sur cette base, nous comptons prendre maintenant contact avec tous les enseignants de l’Université qui ne sont pas encore membres de notre Société. Une autre idée nous a été suggérée le 13 septembre dernier par l’EPFL: offrir une année gratuite d’adhésion à la Société académique de Genève à tout diplômé de l’Université au moment où il reçoit son titre; à lui de choisir ensuite s’il désire rester membre.
Vous le constatez, votre Comité ne se contente pas de coordonner des commissions et d’attribuer des montants. Son travail, souvent ingrat, repose sur le projet passionnant d’aider au progrès des connaissances, et c’est ce que chacun garde comme objectif principal. C’est pourquoi, au terme de ce premier mandat de président, j’aimerais saisir l’occasion de remercier pour leur appui sans faille chacun des membres du Comité. J’aimerais dire aussi, sans avoir l’air de tomber dans une ritournelle, tout ce que nous devons à l’efficacité de Madame Caroline Baltzinger, notre dévouée secrétaire; et si cela vous donne une impression de « déjà entendu », croyez qu’il est bien agréable, pour un président, de pouvoir se montrer répétitif sur ce point!
Paradoxe et musique d’avenir
Il n’est pas facile d’être, comme on aime à le dire, « anticyclique ». Le discours morose qui nous provient de tous les secteurs de notre société finit par avoir des conséquences imprévisibles. Nous pensions que nos fonds allaient être d’autant plus sollicités que les collectivités publiques se voyaient contraintes de limiter leurs efforts en faveur de la recherche scientifique. Ce fut le cas, dans un premier temps. Cependant, il semble maintenant que nous entrions dans une phase inquiétante: on présuppose qu’il n’y a plus de moyens, et l’on renonce à entreprendre des recherches. Certaines commissions tirent la sonnette d’alarme devant l’insuffisance des demandes par rapport aux moyens disponibles. C’est notamment pour réagir devant cette situation paradoxale que notre campagne d’information et de recrutement doit jouer son rôle. C’est aussi l’un des points sur lesquels nous projetons un dialogue permanent avec le rectorat de l’Université de Genève.