Rapport annuel de la présidence 2004-2005

Un nouveau Fonds, des projets !

Commençons ce rapport annuel par l’annonce d’une très heureuse et importante nouvelle ! Le principal événement de ce dernier exercice est sans conteste la création d’un nouveau Fonds, appelé provisoirement Foremane (Fonds de recherche pour les maladies neurodégénératives). Il doit son existence à la grande générosité de donateurs, qui demeurent pour le moment dans l’anonymat. La somme attribuée est d’importance, puisqu’elle double pratiquement le capital actuel de la Société académique ! Le but de ce Fonds est de soutenir financièrement la recherche médicale de la Faculté de médecine de Genève dans le domaine des maladies neurodégénératives, dont la sclérose en plaque. Une Commission de structure a défini les axes prioritaires, universitaires et hospitaliers genevois, concernés par ce thème de recherche. Elle a proposé l’ouverture publique d’une inscription pour un poste professoral, dans le domaine de l’évaluation des fonctions cognitives et affectives et de l’étude des voies nerveuses centrales par des techniques d’IRM du cerveau. Cette étape est actuellement en cours. Cerise sur le gâteau, la personnalité retenue sera Professeur Société Académique de Genève ! L’important règlement de ce Fonds, rédigé par une commission de la Faculté de médecine, a été accepté par cette Faculté et par le Comité de la Société Académique. Que tous les membres des groupes de travail qui ont œuvré pour aboutir rapidement à ces conclusions réjouissantes soient vivement remerciés, en particulier le professeur Alain Junod, ancien médecin-chef de la Clinique de Médecine I, qui a accepté de présider le groupe de pilotage chargé de définir les futures activités liées à ce Fonds et d’en proposer le mode de fonctionnement.

Autre matière à réjouissance potentielle, le projet de transformation de la salle de la BPU, qui nous est attribuée depuis fort longtemps pour nos réunions. Il avance tout à fait normalement et selon les normes de notre bonne République, c’est-à-dire avec une lenteur hallucinante, due aux innombrables demandes d’autorisations adressées tant à la Ville qu’à l’Etat, plusieurs mois s’écoulant entre chaque étape de cette inévitable course d‘obstacles. Mais nous ne perdons pas espoir, les autorisations étant plus importantes que les délais d’attente, puisque nous travaillons dans ce lieu peu fonctionnel, inconfortable, triste et mal équipé depuis de fort nombreuses années.

Le précédent rapport annuel faisait déjà état d’améliorations des procédures de traitement des requêtes. Le Comité a continué à œuvrer dans cette voie, estimant que la Société académique devait être considérée comme une petite entreprise, d’où la nécessité d’appliquer et de développer certaines règles. Une grande rigueur dans l’évaluation des demandes et dans les réponses, positives ou négatives, est indispensable pour traiter chaque cas selon les mêmes critères, évitant ainsi toute injustice. De bonnes conditions de gestion des données augmentent la transparence et fait gagner du temps. Imagination et créativité devraient permettre à la fois d’élargir nos activités et de les rendre de plus en plus attrayantes, tant pour les partenaires externes que pour les membres de la Société et ceux de son Comité.

La lecture du rapport du trésorier, et surtout les conclusions sur la performance de notre portefeuille pour l’année fiscale de la Société, se résument par le chiffre très réjouissant de 13%. Il y a donc de quoi faire des heureux au cours de l’année à venir et consolider les grands projets. Le nombre de requêtes acceptées est en diminution alors que la somme globale attribuée augmente de quelques pourcents. Cette constatation va dans le sens de la volonté du Comité, soit la diminution de la dispersion et du saupoudrage, pour favoriser plutôt l’excellence. Par contre, la répartition des distributions demeure pratiquement inchangée entre médecine, sciences de l’homme et de la société et sciences exactes et naturelles.

Forum de l’Université

Ce dernier exercice constitue une année charnière, qui a vu la fin du deuxième Forum, confirmant son succès, ainsi que la naissance du troisième, dont le programme global est actuellement en cours d’élaboration mais qui a déjà commencé en décembre 2005. Sans être exhaustif, citons à titre d’exemples, quelques rencontres du Forum dont le thème général était Santé et droit de l’homme : Médecine et torture, Homosexualité et répression d’état, Conflits armés et santé mentale ou encore Viol, arme de guerre. Le premier volume de ce Forum, environ 300 pages, a paru en été 2005, sous le titre Les malades de l’indifférence. Il peut être commandé à la Librairie Médecine & Hygiène, de même que les autres volumes à paraître. De plus, tous les membres de la Société Académique ont reçu une importante brochure résumant ces trois années d’intense activité. Ce deuxième Forum doit son succès à l’intérêt de son thème et au très grand travail de ses responsables. Notre profonde reconnaissance s’adresse donc au
Dr Philippe Chastonay et à ses collaborateurs, Yaël Reinharz Hazan et Pierre Hébrard.

Le professeur Alexis Keller, de la Faculté de droit, est l’initiateur et le responsable du troisième Forum de l’Université, qui vient de commencer sous le titre de Démocratie et terrorisme. Le programme de ce nouveau cycle de rencontres, élaboré par le professeur Keller et son collaborateur, le Dr Frédéric Esposito, chargé d’enseignement, est en voie de finalisation. Une première conférence, au mois de décembre, a déjà connu un bon succès. Prononcée par le professeur Antoine Garapon (Institut des Hautes Etudes sur la justice de Paris), elle avait pour thème L’Europe face à la menace terroriste : quels enjeux pour le citoyen ? Le programme détaillé de ce nouveau Forum paraîtra régulièrement sur le site Internet de la Société Académique. Nous vous invitons à le consulter régulièrement et à participer nombreux à ces différentes manifestations. Notons encore que ce Forum aura pour partenaire l’Institut des Hautes Etudes sur la justice (Paris) et la Benjamin N. Cardozo School of Law (New York).

Réunion de l’AGFA

Deux assemblées ordinaires de l’AGFA (Association Genevoise de Fondations Académiques), à laquelle appartient notre Société, ont réuni les représentants de ces institutions en mai et en décembre. Un des points importants traité à la fin de cette année concerne l’exonération fiscale et la déductibilité liée aux dons pour les personnes physiques. Un projet doit être soumis au Grand Conseil. Les discussions autour de ce domaine récurrent mettent en évidence la difficulté de dialogue avec les autorités compétentes, tant nationales que cantonales. D’anciens exemples cités par les participants rappellent qu’à plusieurs reprises, des donateurs potentiels, découragés par l’immobilisme des politiciens, ont renoncé à leurs dons ou ont trouvé d’autres bénéficiaires que les universités. Les récentes négociations entreprises avec le Conseil d’Etat précédent permettent d’entrevoir certains aménagements positifs.

Renouvellement du Comité

Lors de sa séance de juin, le Comité a accueilli un nouveau membre, le Dr Antoine Gautier, successeur du Dr Ferdinand Naef. Chimiste, Antoine Gautier a fait ses études à Lausanne et son doctorat à l ‘EPFZ. Il a complété sa période d’étude par un séjour postdoctoral à l’Université de Harvard, dans le domaine de la biologie moléculaire. Il a rejoint la société Firmenich en 1985, après avoir travaillé comme chercheur chez Biogen SA. Directeur du département de biotechnologie en 1988, il devient directeur de la recherche appliquée et du développement pour la filiale de Princeton. Il prend ensuite, à son retour à Genève, le poste de Vice President Perfumery puis succède au Dr Ferdinand Naef, en 2005, comme Vice President Corporate R&D Division. Nous souhaitons à nouveau une cordiale bienvenue à Antoine Gautier au sein de ce Comité et nous réitérons toute notre gratitude à Ferdinand Naef. Qu’il soit chaleureusement remercié pour tout le travail qu’il a accompli pendant son mandat à la Société Académique.

Selon les règles et la coutume, les membres du Comité étant élus pour des mandats de deux ans renouvelables, nous soumettons à votre approbation les noms suivants pour un nouveau mandat : Monique Caillat, Nicole Fatio, Renaud Gagnebin, Patrizia Lombardo, Frédéric Naville et Hugues Renaud. Tous acceptent de poursuivre la route avec nous.

Remerciements

Une agréable tradition veut que ce rapport annuel se termine par des remerciements adressés à ceux qui ont œuvré pour le bien de la Société Académique et de ses activités. Sans protocole ou ordre, commençons par les membres du Comité. Grâce à leur travail, à leurs suggestions et remarques constructives, la Société académique fonctionne bien, s’améliore, se perfectionne. Amitié et sens de l’humour rendent le devoir plus léger.

Même si nous l’avons déjà dit et répété, le travail colossal effectué par l’équipe du deuxième Forum a assuré son succès, tant dans le domaine des nombreuses rencontres sous des formes variées que dans celui de l’enseignement et de la recherche. Les nombreuses publications, comptes-rendus, thèses ou livres publiés témoignent de cette fructueuse activité. Si ce Forum est officiellement terminé, signalons qu’il n’est pas mort et enterré, puisqu’il engendrera très certainement une suite de recherches et de travaux, ainsi que la création d’un poste universitaire. Un grand merci à toute cette équipe efficace !

Notre reconnaissance s’adresse également aux initiateurs du troisième Forum, déjà cités, dont le thème difficile, passionnant et malheureusement de grande actualité, est déjà assurance de succès. Ce dernier dépend aussi de vous, les 735 membres de la Société Académique, de votre présence aux multiples rencontres prévues. Merci de votre participation !

Caroline Baltzinger a bénéficié, au début de l’année 2005, d’une petite augmentation de son poste de secrétaire. Ce n’était pas de trop pour assurer l’informatisation de toutes les requêtes, comprenant un long retour en arrière dans le temps, le recensement de tous les ouvrages sponsorisés par la Société, ainsi que de nouvelles activités pour le troisième Forum et la Commission du Fonds Marc Birkigt. Avec son don d’ubiquité et sa facilité d’adaptation, Caroline assume à merveille ces tâches très diverses et tout le Comité la remercie chaleureusement.

Dernier souhait de ce message annuel : que la Société Académique continue à œuvrer avec la plus grande efficacité pour le bien de notre Université, avec la synergie des deux ingrédients indispensables à la réalisation de ce vœu : une trésorerie saine et un travail efficace réalisé dans une ambiance agréable et (bientôt peut-être…) dans un lieu mieux adapté et plus convivial.

 

Pierre Buri