Rapport annuel de la présidence 2000-2001

Vigueur de nos actions

Sur deux fronts au moins, notre société a donné des signes réjouissants de vigueur au cours de l’année écoulée. Saisissant au vol l’occasion offerte, elle s’est lancée avec le Fonds Birkigt dans le cofinancement d’un cours d’entreprise (« entrepreneurship ») donné par Madame Jane Royston : ce projet  d’envergure, transposant à Genève pour nos étudiants un cours de l’EPFL, est venu s’ajouter au quotidien de la société comme une occasion de manifester notre disponibilité. Il s’agissait en effet de prendre part à une opération débouchant sur des réalisations concrètes:  les étudiants admis dans ce cours apprennent en effet à transformer le fruit de leurs recherches en créations de sociétés.

De plus, en adhérant par un vote unanime de son assemblée générale à l’ »Association genevoise de Fondations académiques » (AGFA), la société académique de Genève a montré qu’elle prenait pleinement conscience des modifications auxquelles on assiste sur le terrain du financement de la recherche scientifique. Certes, notre présence dans l’AGFA confère à cette dernière à la fois le lustre de la tradition dont peut s’enorgueillir à juste titre la « Société académique de Genève », aînée de toutes les Fondations académiques de l’AGFA, certes, les quelques quarante millions de francs donnés à l’Université de Genève depuis 1888 (si l’on réactualise la valeur des francs du dix-neuvième et du vingtième siècle) sont autant de plumes au chapeau de notre société, mais nous avons nous aussi beaucoup à gagner à cette participation. Il y va non seulement de la transparence et de la coordination, qui existaient déjà, mais d’une présence de plus de poids, au sein de l’AGFA, devant des problèmes comme ceux de la fiscalité ou de la complémentarité entre financement par les fonds publics et financement par les fonds privés.

« Forum de l’Université »

Après le succès de la première année, le « Forum de l’Université » a eu la malchance, pour sa seconde année, d’être victime de la maladie du protagoniste qui avait accepté de l’animer. Cependant, les séminaires pluridisciplinaires sur le racisme et la tolérance ont poursuivi leurs travaux, réunissant une quarantaine d’étudiants venus de la plupart des facultés de l’Université, et des conférences publiques ont pu être organisées en fin d’année. C’est donc un beau succès malgré des conditions adverses.

L’année 2001-2002 sera la dernière du projet « racisme et tolérance ». On y entendra des personnalités comme Gisèle Halimi, Tzvetan Todorov, Pierre Vidal-Naquet. Le groupe de travail du comité, auquel se joint le professeur J.-M. Dayer,  projette la suite de l’opération avec le professeur Alex Mauron (bioéthique) sur un thème touchant à l’éthique médicale, et qui couvrira les années 2002-2005. Rappelons encore que l’idée même du « Forum de l’Université » fut lancée par notre trésorier, Renaud Gagnebin, à qui nous sommes ainsi redevables de plus encore que du dévouement avec lequel il prend soin de nos moyens matériels à travers vents et marées.

 Rencontre des présidents à Bâle

La rencontre traditionnelle des présidents de sociétés académiques de Suisse s’est déroulée cette année à l’Université de Bâle, à l’invitation de la Société Académique bâloise. Les thèmes évoqués furent notamment les retombées pour nos sociétés de la convention de Bologne, proposant aux universités européennes, comme on le sait, des objectifs communs en matière de formation et de délais d’études.

En 2002, la rencontre aura lieu une nouvelle fois à Genève, et le professeur
Xavier Oberson, spécialiste de droit fiscal, a accepté de venir parler de la fiscalité des Fondations, comme il l’a déjà fait  brillamment dans le cadre de l’AGFA. Les opérations entreprises par l’AGFA seront évoquées à cette occasion et pourraient nous valoir de nouveaux ralliements.

 Rencontre des comités des sociétés académiques du Valais et de Genève

Dans le cadre pittoresque du chalet de « La Linnea », à Bourg-Saint-Pierre, les comités des sociétés académiques du Valais et de Genève se sont rencontrés pour tenir une séance commune le 4 octobre 2001. Des collaborations ont été immédiatement décidées et les décisions suivies d’effets, notamment pour la mise sur pied de la journée d’étude de la société académique du Valais : elle devrait l’an prochain être organisée avec l’appui des archéologues de l’Université de Genève.

Renouvellement du comité

Selon nos habitudes, nous renouvellerons à l’occasion de l’assemblée générale une partie de notre comité. Voici, par ordre alphabétique, les noms qui sont soumis à vos suffrages pour un nouveau mandat de deux ans: Renaud Gagnebin, Monique Caillat, Jean-Louis Fatio, Nicole Fatio, Patrizia Lombardo, Ferdinand Naef.

Pas de modification cette année à la présidence : rappelons simplement que le président actuel sera relayé l’an prochain par son actuel vice-président, le professeur Pierre Buri ; ce dernier a par avance accepté de se présenter à vos suffrages pour la présidence en 2003.

Et puisqu’il est question de personnes et du fonctionnement interne de notre société, nous ne faillirons pas à l’agréable rituel des remerciements à notre secrétaire, Madame Caroline Baltzinger, qui nous démontre d’année en année que dans un domaine qui n’est pas celui de la recherche, nous avons également fait le bon choix.

L’avenir est déjà là

L’an dernier, nous posions la question toujours actuelle de la meilleure manière de dépenser utilement les sommes qui nous sont confiées. Une requête qui nous est parvenue cette année indique une piste nouvelle et qui est peut-être annonciatrice de l’avenir : la Faculté des lettres s’est livrée à une réflexion sur l’état calamiteux auquel les restrictions budgétaires des années 1990 avaient réduit ses bibliothèques. Elle a présenté à la société académique une requête collective, pour un montant de Fr. 182’000.-, résultat d’une analyse de ses besoins unité par unité. Il est heureux que les différents départements se soient concertés sous la conduite du doyen avant de présenter une requête collective plutôt que de se présenter en ordre dispersé. Qu’on nous entende bien : notre comité ne va certainement pas écarter désormais les requêtes ponctuelles et plus modestes, – et qui demandent parfois plus de temps pour leur analyse-, mais une voie se trouve ici indiquée dans le dialogue entre une subdivision de l’université et une instance privée de subvention.

Un autre chapitre que nous abordions récemment est celui du soutien que nous pouvons accorder à des opérations dans lesquelles l’Université de Genève est partenaire d’autres institutions universitaires. Le responsable auprès du rectorat genevois de la collaboration lémanique nous ayant sollicités pour un projet tripartite intitulé CLÉ (Centre Lémanique d’Éthique), nous avons pu lui donner entièrement satisfaction (Fr. 150’000 en trois versements annuels de Fr. 50’000) en confiant la gestion de la subvention de notre société aux partenaires du CLÉ provenant de l’Université de Genève. C’est un premier pas vers des opérations visant à l’ouverture, et nous constatons qu’il est possible de les accomplir sans la moindre entorse aux textes qui nous régissent.

On le voit, nous avons pu commencer ce rapport sur le thème de la vigueur, nous le terminons avec celui de la souplesse : à 113 ans, notre société se porte décidément comme un charme.

 

André Hurst

Président