Rapport annuel de la présidence 1971-1972

Philibert Lacroix, président
5 décembre 1972

 

 

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Avant de vous rendre compte de l’activité de notre Société au cours de l’exercice écoulé, je tiens à rappeler le souvenir de ceux de nos membres qui sont décédés depuis la dernière Assemblée générale. Ce sont : MM. Egmond d’Arcis, Chades Barde, Hermann Brandt, Mme Madeleine Chenevière, MM. Edouard Faure, Jacques Noetzlin, Georges Wander, Jean Biéler, Robert Colomb, Raymond Deonna, Henri Flamand, Adrien Jayet, Mme Elisabeth Lambossy, MM. Eric Looget, Léo Rédalié et Jean Reverdin.

Nous rendons hommage à la mémoire de ces disparus et exprimons à leur famille nos sentiments de vive et respectueuse sympathie.

Nous avons bénéficié cette année d’un important legs de Frs, 200’000,- qui nous a été consenti par Feu M. Henri Wakker. J’exprime à son fils, M. Charles Wakker, l’expression de notre profonde gratitude.

Durant ce dernier exercice, le montant des allocations accordées s’est haussé à Frs. 228’767,2O, chiffre le plus élevé atteint jusqu’ici- Pour mémoire, je rappellerai qu’en 1900, ce chiffre était de Frs. 4’585,-.

Le détail de nos subventions est mentionné dans le rapport imprimé.

A ces allocations s’ajoutent encore les quatre prix de Fr. 1’250,- chacun, décernés par Le Fonds Gillet Voyages, aux lauréats suivants, sortis premiers aux examens de maturité : M. Jean-Domitique Laporte, en section classique ; Olaf Anderson, en section latine ; Mlle Liliane Sticher, en section moderne et M. Raffaele Cohen, en section scientifique.

Votre Comité s’est préoccupé parfois du manque chronique de demandes dont souffrait certains des Fonds spéciaux gérés par notre Société. Cette année, cependant, les conséquences de la réduction du budget de l’Université ne se sont pas fait attendre et professeurs, doctorants ou chercheurs ont retrouvé la trace des moindres Fonds. La compression des dépenses opérée a provoqué des réactions en chaîne, car à l’intérieur de chaque Faculté devait s’opérer non seulement des réductions bouleversant bien des plans et de réalisations en cours, mais celles-ci devaient être décidées souvent trop rapidement pour que l’on puisse en prévoir et en mesurer les conséquences. N’oublions pas non plus que la dépréciation croissante de Ia monnaie s’ajoute encore – et dans une mesure de plus en plus importante – aux restrictions budgétaires. L’impossibilité administrative d’effectuer des transferts de postes budgétés d’une faculté à l’autre, ou d’une division à un département, contribue encore aux préoccupations financières des autorités universitaires.

C’est dire que les allocations et subsides versés par la Société Académique – quoique modestes en regard des besoins – ont été les bienvenus, en permettant de satisfaire des requêtes urgentes en matière d’équipements, de recherche et d’étude, qu’il s’agisse de réaliser de nouveaux objectifs, ou de terminer des travaux déjà entrepris.

Depuis plusieurs années, l’Université s’efforce de développer ses contacts avec la Cité, ou, comme préfère le dire M. le Recteur Charles Rouiller, avec Ia collectivité. De cette préoccupation sort notamment nés le Service d’Information de l’Université – dont le rôle dépasse le cadre estudiantin -, les < Journées Portes Ouvertes » et les < Journées Universitaires » de 1971.

Toutefois, si chacun connaît le rôle d’enseignement de l’Université et sa mission de diffusion des connaissances, trop peu d’entre nous sont conscients de sa vocation de recherche. Il ne s’agit pas là seulement de recherche fondamentale ou théorique, peu perceptible à l’extérieur, mais aussi de recherche appliquée dans des laboratoires de sciences exactes, naturelles et humaines, qui auront demain un impact réel sur Ia collectivité, par l’entremise des hommes que l’Université aura formés à cette fin.

Votre Comité suit de près ce problème et cherche, par les contacts personnels de ses membres, tant avec les autorités universitaires qu’avec le Département de l’Instruction publique, les représentants des divers secteurs de Ia Cité et surtout avec tous ceux qu’ils rencontrent jour après jour dans le cadre de leurs activités respectives, à intensifier les échanges nécessaires. L’indépendance de notre Société est garante de l’objectivité de notre intervention. En outre, par ses délégués au Conseil Académique et au Fonds Général de l’Université, ainsi que par sa participation à d’autres organismes, le Comité sert de lien au dialogue nécessaire entre l’Université et la collectivité continuant ainsi à assumer l’une de nos missions essentielles envers Genève.

En terminant ce rapport d’activité, je tiens à remercier me collègues du Comité et notre Secrétaire administrative, sans oublier le Secrétaire général de l’Université et le Directeur administratif, de leur collaboration au cours de cet exercice, et à exprimer plus particulièrement notre reconnaissance à M. Georges Perréard, qui a présidé notre Société pendant trois ans avec beaucoup d’autorité et d’objectivité.