Rapport annuel de la présidence 1978-1979
François NAEF, président
29 novembre 1979
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
La 91è Assemblée de notre Société s’ouvre dans un cadre nouveau. Il est en effet apparu au Comité que la Société Académique avait tenu trop longtemps ses assises en dehors de l’enceinte de l’Université. Nous sommes heureux qu’à l’occasion de notre retour dans ces murs, il est vrai plus élégants à l’intérieur qu’à l’extérieur, le chœur Universitaire, sous l’experte direction de M. Chen Liang-Sheng, nous prête son concours. Nous remercions les autorités Universitaires de leur accueil et sommes heureux que notre Assemblée générale soit une fois de plus l’occasion de manifester, par le truchement de la Société Académique, l’attachement de la Cité à notre Alma mater.
Plusieurs de nos membres sont décédés en cours d’exercice et c’est l’occasion ce soir de leur rendre hommage. En premier lieu rappelons la mémoire de deux membres bienfaiteurs, M. le Professeur Maurice Batteli qui, il y a quelques jours encore, a légué par le truchement de la Fondation Prevost une somme de Fr. 50.000,- à notre Société. Nous sommes extrêmement touchés de ce geste.
Nous avons eu le regret également de perdre Mme Suzanne Dumahu qui, avec son mari avait il y a quelques années fait des dons importants en faveur de la Faculté de Médecine. Du fait de ce décès, le Fonds Dumahu a donc dû être dissout.
Nous regrettons également le décès de Mme Charles Cellerier, de MM. Anthony Babel ancien recteur, André Ferrero et Jean Hirt, membres à vie, ainsi que MM. Jacques Collet, Dr Charles Cuendet, Dr Michel Demole, du Professeur Charles Foumet, de M. Charles Ferriere, de M. Victor Jacot des Combes, de M. Edmond Lauber, du D » Théo Marti, de M. François Soutter et de M. Maurice Thomas.
Il faut constater hélas que depuis quelques temps le recrutement de nouveaux membres ne contrebalance pas les disparitions ou les démissions.
C’est une source de préoccupation pour votre Comité qui va entreprendre dès l’année prochaine une nouvelle campagne de recrutement.
Le recrutement de nouveaux membres est un sujet de préoccupation pour votre Comité. Un événement fortuit, à certains égards malheureux, pourra nous l’espérons, avoir des conséquences favorables pour la Société Académique.
Il y a quelques instants à peine, non sans regrets ! Ia Société des Universitaires de Genève, précédemment Association des anciens étudiants, a décidé sa dissolution. Sœur cadette de la Société Académique puisqu’elle avait été fondée en 1920, elle a eu une activité féconde. Elle a été notamment à l’origine de Ia Fondation de la Cité Universitaire. Elle a publié une revue fort prisée dont on se souvient bien, la revue « Bastions» devenue par la suite « Rond-Point ».
Cette association a dû renoncer, pour diverses raisons, à poursuivre ses activités. Elle vient donc de se dissoudre.
Il eut été navrant de voir disparaître sans autre une société qui avait précisément pour but de maintenir un lien entre les anciens étudiants et l’Université elle-même.
Nous pensons que les membres de l’Association des Universitaires pourront trouver au sein de la Société Académique ce contact avec l’Université qu’il y a déjà par ailleurs, et cette possibilité active de participer à son développement et à son rayonnement.
En joignant nos rangs, ils viendront vivifier notre propre Société et répondre ainsi aux vœux de votre Comité de voir le nombre de nos membres s’accroître et notre influence se renforcer.
Bien que très sollicité, votre comité n’a pas été en mesure d’accorder au cours de cet exercice autant d’allocations que l’an dernier. La rigidité de certains règlements ou dispositions testamentaires, la nature très diverse des fonds dont nous avons la charge ne nous permettent pas [nécessairement de distribuer chaque année davantage que l’année précédente, vous en jugerez d’ailleurs en écoutant le détail des subventions accordées.
Ainsi, pour l’exercice annuel qui s’est terminé le 30 septembre 1979, |a totalité des allocations accordées par la Société Académique a été de Fr. 307’600,-.
Il convient maintenant de donner quelques précisions sur l’évolution du patrimoine qui nous est confié. La fortune de la Société Académique et du Fonds Marc Birkigt se monte actuellement à Fr. 9’220’000,- et a enregistré, en capital seulement, une plus-value de 4% par rapport au 30 septembre 1978.
A ce résultat. il faut ajouter encore le rendement du portefeuille qui est de 4,2%, ce qui porte la progression globale en capital et revenus pour l’année 1978/79 à plus de 8%.
Les revenus de nos placements ont procuré des rentrées brutes de Fr. 390’287,80. Toutefois, pour obtenir le montant net des ressources mises à disposition de votre Comité, il faut encore d’une part déduire les réserves statuaires que nous sommes tenus de constituer (Fr. 4l‘178,45) ainsi que nos frais généraux (Fr. 12’703,20) et d’autre part ajouter les cotisations de nos membres (Fr. 4’518,60) et le versement annuel de MM. Pictet & Cie (Fr. 5’000,-). On obtient ainsi un chiffre de Fr. 345’987,75 qui dépasse assez largement le total des subventions distribuées par votre Société (Fr. 307’600,-).
L’excédent des revenus a été mis en réserve et pourra ainsi servir à augmenter à l’avenir le montant de nos attributions.
Au cours de cet exercice nos relations avec l’Université ont toujours été d’une grande cordialité. Nous partageons les soucis du rectorat qui doit faire face non seulement à une importante augmentation du nombre des étudiants mais égaiement à des restrictions budgétaires qui rendent sa tâche malaisée.
La Communauté genevoise va devoir consentir dans les années qui viennent de grands sacrifices puisque la construction de nombreux bâtiments universitaires sur l’emplacement du Palais des Expositions est maintenant prévue pour un proche avenir. Nous voulons assurer les autorités Universitaires que la Société Académique sera toujours à leur côté pour se joindre, le cas échéant, à telle ou telle action, comme elle le fit déjà à plusieurs reprises par le passé.
Toutefois, un effort de réflexion important devra être entrepris car l’accroissement de l’Université va de pair avec l’accroissement du budget de l’Etat. Il faudra prendre garde au fait qu’un cercle vicieux ne se forme pas, qui rendrait aléatoire le développement harmonieux de nos structures économiques, sociales et politiques.
A l’issue de ce rapport l’assemblée va devoir également se prononcer sur le renouvellement du comité, J’ai le regret de vous faire part de la décision irrévocable de M. Paul Waldvogel de renoncer à son mandat. C’est l’occasion de lui dire publiquement combien nous avons apprécié, au cours de ces quelques 15 années au sein de notre Comité, son activité particulièrement fructueuse. La pondération et Ia sérénité de son jugement, sa grande compétence, ont été pour nous une aide précieuse et il a droit à toute notre reconnaissance.
Outre le renouvellement du mandat de MM. Dufour, Lacroix, Maurice, Perreard et Reverdin, le Comité sollicite vos suffrages pour l’élection de deux nouveaux membres : MM. Christian Koechlin et Raymond Racine. Ce dernier en effet, a bien voulu accepter de représenter au sein de la Société Académique l’Association des Universitaires et assurer ainsi le lien entre nos deux associations dont nous avons parlé il y a quelques instants.
J’adresse mes remerciements à tous les membres du comité qui ont activement participé à des travaux.
Après le rapport du vérificateur des comptes, M. Mirabaud, nous aurons le plaisir d’entendre M. Charles Bonnet, archéologue cantonal adjoint, faire un exposé sur les fouilles que l’Université de Genève entreprend à Kerma au Soudan.